Auteur / Autrice : | Mary Catherine Lavissière |
Direction : | Hélène Thieulin-Pardo, Corinne Mencé-Caster |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes espagnoles |
Date : | Soutenance le 28/01/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Chrystelle Fortineau-Brémond |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Thieulin-Pardo, Corinne Mencé-Caster, Herminia Provencio Garrigós, Olivier Soutet, Dieter Stein |
Résumé
La forme en -re, dite « futur du subjonctif » (cantare), tombée en désuétude dans la langue standard espagnole, s’observe toujours dans le discours juridique. Dans cette étude, nous faisons l’hypothèse que la forme en -re survit car elle a une utilité pour la communauté des sujets parlants juristes. Adhérant à la linguistique du signifiant, dans la tradition guillaumienne, nous posons que cette utilité découle du signifié de la forme en -re. Notre corpus est composé de plusieurs documents juridiques qui représentent les cinq étapes du système modal définies par Gilles Luquet (1988). Nous choisissons les hypothèses en si car les experts ne s’accordent pas sur les alternatives légitimes de la forme en -re dans les protases de ces hypothèses. Les exemples collectés de ces documents, analysés au regard de la linguistique du signifiant, nous permettent de faire quatre conclusions : 1) l’alternance entre la forme en –se et la forme en -re dans les protases existe depuis le Moyen Âge ; 2) la forme en -re et ses alternatives ont des fonctions pragmatiques : elles contribuent à la cohérence du texte et elles permettent au juriste de faire progresser ourégresser l’argument du texte (fonction déictique) ; 3) la morphologie verbale des apodoses semble fortement liée au sous-genre juridique ; 4) cette étude de la forme en -re et ses alternances dans les hypothèses en si, jette la lumière sur la particularité du morphème si : étant élément du système espagnol d’affirmation, si ramène le perspectif de l’énoncé au présent, permettant au juriste de regarder la situation depuis le non-révolu (forme en -re) ou le révolu (la forme en -se) sans perdre la cohérence de son texte.