De la vanité (ġurūr) dans Iḥyā’ ‘ulūm al-dīn (Revivification des sciences de la religion) d’al-Ġazālī (m. 505/1111)
Auteur / Autrice : | Lyess Chacal |
Direction : | Abdallah Cheikh-Moussa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études arabes |
Date : | Soutenance le 06/03/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Floréal Sanagustin |
Examinateurs / Examinatrices : Abdallah Cheikh-Moussa, Denis Gril, Pierre Lory |
Résumé
Ce travail de recherche explore la notion de vanité en Islam, ou ġurūr, en s’intéressant plus particulièrement à l’œuvre majeure d’Abū Ḥāmid al-Ġazālī (m. 505/1111) Iḥyā’ ‘ulūm al-dīn. Il s’agit de montrer en quoi la tromperie et l’illusion constituent un sujet sinon essentiel, du moins sous-jacent à l’éthique telle qu’abordée et traitée par Ġazālī. L’analyse et le commentaire critique des trois traités de l’Iḥyā’ ont permis de relever les notions clés et de mettre en lumière leur interaction et la manière dont elles s’articulent dans ce « processus » global qu’est le ġurūr. Différents « acteurs » du ġurūr ont pu ainsi être dégagés tels que l’ici-bas (al-dunyā), le Démon (al-Šayṭān) et le « moi » (al-nafs), chacun d’entre eux constituant une entrave pour le croyant dans son cheminement vers l’au-delà. Notre auteur a exploré les vices et les vertus de l’homme afin de tracer la voie pour une émancipation de tous les caractères blâmables pouvant le conduire à sa perte. Cette thèse montre aussi comment Ġazālī a tiré profit de ses sources ouvertement citées ou pas, réactualisant la thématique du ġurūr. C’est ainsi que l’influence connue d’al-Muḥāsibī (m. 243/857) et celle moins connue voire ignorée d’al-Ḥakīm al-Tirmiḏī (m. 318/930) sont ici abordées grâce à une comparaison synoptique de leurs textes respectifs se rapportant au ġurūr avec le « Kitāb Ḏamm al-ġurūr » de l’Iḥyā’ en particulier. Cette recherche démontre, enfin, le prolongement de ses écrits chez des auteurs plus tardifs tels qu’Ibn al-Ǧawzī (m. 597/1201) et Ibn Qayyim al-Ǧawziyya (m. 750/1350), tous deux étant d’éminentes figures du ḥanbalisme.