Survivance des espaces sonores : conscience auditive et pratiques de l'espace du corps-sonar
Auteur / Autrice : | Sandra Volny |
Direction : | Françoise Parfait |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts et sciences de l'art. Arts plastiques |
Date : | Soutenance le 04/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Bonnet |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Parfait, Nicole Gingras | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Baumann |
Mots clés
Résumé
Dans le chaos de la vie contemporaine, il faut de plus en plus apprendre à écouter ; écouter les gens, la nature, mais aussi les lieux, les espaces, leurs parois. Les murs n’ont pas que des oreilles : ils parlent. Ils parlent d’un récit in-ouïe de l’humanité, d’espaces vibrants et chuchotant. Dans le fracas de nos souvenances, il faut tendre l’oreille pour prendre conscience de notre univers, de nos espaces sonores. Ma pratique artistique a pour centre d’intérêt le son et la perception de l’espace sonore. Je crée des parcours, des méditations, des situations, des enregistrements de terrain, des témoignages et des récits qui sondent la ténuité du silence et la résonance des zones d’écoute. A l’écoute du bruit de fond et de l’écho qui remplissent les lieux, je me déplace pour tenter d’exposer la survivance des espaces sonores. Au cœur d’un monde sonore, plusieurs artistes contemporains engagent des dynamiques de renvoi de l’écoute et du corps. La survivance prend forme dans des traces, des résidus et des fossiles sonores, qui sont autant de témoignages de nos traversées que de paysages résistant a leur propre disparition. Pour entendre ces résidus sonores, pour voir la survivance des espaces sonores, je fais appel à des participants qui découvrent leur conscience auditive et performent le mouvement d’un corps-sonar, un mouvement en résonance entre le corps, l’espace et la collecte d’informations provenant du passé. Le corps‐sonar, qui entre en contact avec l’invisible, touche l’écho des espaces, révélant par le fait même notre imaginaire touché. Cette thèse raconte mon parcours dans l’univers du son, la traversée de ma pratique personnelle, de mes œuvres comme de mes récits. Elle donne également le rôle principal aux œuvres décrites et étudiées sous l’angle de la conscience auditive et de la survivance des espaces sonores. Elle traverse les créations de plusieurs artistes, de John Cage à Brandon Labelle, en passant par Pauline Oliveros et Alvin Lucier. Elle parcourt aussi la pensée de nombre de théoriciens, dont Didier Anzieu, Raymond Murray Schafer, Georges Didi-Huberman et Michel Serres. Écoutons-les, pour voir.