Auteur / Autrice : | Nicolas Siron |
Direction : | Violaine Sebillotte Cuchet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 01/07/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Anthropologie et histoire des mondes antiques (Paris ; 2010-....) |
Laboratoire : Anthropologie et histoire des mondes antiques (Paris ; 2010-....) | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Violaine Sebillotte Cuchet, Cléo Carastro, Lene Rubinstein |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Azoulay, Patrice Brun |
Mots clés
Résumé
Comment croire ou mettre en doute les propos des individus qui montent à la tribune lors d’un procès de l’Athènes classique ? Les orateurs qui prennent la parole lors d’une affaire mobilisent tout un éventail de preuves pour construire leur discours comme crédible aux yeux des juges. Ces procédures constituent le dispositif de vérité, au milieu duquel les témoins se situent en bonne place dans les discours judiciaires, c’est-à-dire les textes des dix auteurs sélectionnés comme le canon des orateurs attiques des Ve et IVe siècles avant Jésus-Christ (Antiphon, Andocide, Lysias, Isocrate, Isée, Démosthène, Eschine, Hypéride, Lycurgue et Dinarque). Si aucune théorie de la preuve ne se fait jour dans ces corpus, la figure du témoin judiciaire apparaît comme centrale, comme l’illustrent les très nombreuses convocations testimoniales. Le rapport entre témoignage et documents écrits montre également la valeur probante des dépositions. Qu’est-ce qui, alors, permet aux paroles d’un témoin d’être présentées comme véridiques ? Les déposants peuvent être crus car ils engagent leur responsabilité, du fait d’une possible punition divine, s’ils prêtent serment, ou humaine, si l’adversaire lance un procès pour faux témoignage. En outre, les témoins doivent avoir une connaissance directe des événements en question. Mais cette exigence est paradoxale : ils sont le premier intermédiaire entre l’auditoire et les faits. Les plaignants rappellent donc fréquemment aux juges des points déjà connus, afin d’en faire leur propres témoins. Ils cherchent aussi à effacer leur propre rôle dans l’argumentation, en désignant leurs propos comme simples et en minimisant leur expérience oratoire.