Thèse soutenue

La transition énergétique sous tension ? : contestations des énergies marines renouvelables et stratégies d'acceptabilité sur la façade atlantique française

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Auteur / Autrice : Annaig Oiry
Direction : Lydie Goeldner-Gianella
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 13/12/2017
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Laboratoire : Laboratoire de géographie physique (Thiais, Val-de-Marne ; 1898-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Deshaies
Examinateurs / Examinatrices : Lydie Goeldner-Gianella, Jacques Guillaume, Sezin Topçu
Rapporteur / Rapporteuse : Louis Brigand, Lionel Laslaz

Résumé

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En France, la transition énergétique apparaît comme consensuelle. Elle s’appuie à la fois sur un argument moral (la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale), sur une injonction légale (la loi de transition énergétique pour une croissance verte parue en 2015) et sur les intérêts économiques des groupes techno-industriels. Pourtant, la mise en place de la transition se ne fait pas sans frictions : des contestations s’expriment, sur le littoral, lorsque sont discutées les infrastructures d’énergies marines sur la façade atlantique. Pourquoi des projets qui se réclament d’un processus de transition énergétique porteur d’intérêt général sont-ils en fait source de conflits ? Nous verrons que ces conflits sont révélateurs de représentations différentes des territoires maritimes sur lesquels les nouvelles infrastructures énergétiques s’implantent. Ils reposent également sur des conceptions différentes d’une transition énergétique qui souffre d’un manque de définition claire. Ces différentes visions de ce que doit être une « réelle transition » s’expriment à propos de la dimension territoriale et de la dimension énergétique de la transition : constitue-t-elle une rupture territoriale dans l’aménagement du littoral ? À quel agencement du bouquet énergétique la transition énergétique peut-elle aboutir, au cœur d’un système énergétique qui possède une inertie importante et qui reste fortement marqué par les logiques nucléaires ? Derrière ces conceptions variées de la transition énergétique se nouent, sur les littoraux, des rapports de forces entre acteurs. Les groupes techno-industriels (EDF, EDF Énergies marines, Engie, Iberdrola) et les autorités publiques sont amenés, pour faire accepter les nouvelles infrastructures énergétiques, à négocier avec les pêcheurs et les associations locales de protection de l’environnement ou de loisirs. Ils développent notamment des stratégies d’acceptabilité pour gérer les conflits qui s’expriment : recours à des compensations territoriales, mise en place de dispositifs participatifs, utilisation de la fiscalité locale, promotion d’un imaginaire acquis à la technique.