Thèse soutenue

La problématique sao : entre civilisation, mythologie et construction de l'histoire

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Auteur / Autrice : Manga Makrada Maïna
Direction : Bertrand Hirsch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 14/11/2017
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut des mondes africains (France ; 2014-....)
Laboratoire : Institut des mondes africains (France ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Anne-Françoise Garçon
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Hirsch
Rapporteur / Rapporteuse : François-Xavier Fauvelle, Filipe Themudo Barata

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans le bassin du lac Tchad, aux confins des États que sont actuellement le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger coexistaient près des empires et royaumes médiévaux du Borno et Kanem les Sao. Ces Sao animistes étaient considérés par qu’Ibn Furtû comme les véritables autochtones de la région. Grâce aux chroniques de cet imam kanuri, ces populations dont principalement les Sao-Tatala et les Sao-Ngafata nous sont connus plus ou moins en détail. Ils nous sont connus parce que dans ces chroniques, Ibn Furtû décrit les expéditions de son maitre le maï Idriss Alauma qui les a combattus à de nombreuses reprises. Après leur défaite face aux musulmans dirigés par Alauma, les rescapés Ngafata et Tatala migrent vers le sud du lac Tchad, pour s’installer sur les rives du Chari et du Logone où ils occupent certaines terres libres, s’allient aux populations présentes et battissent des buttes anthropiques et développent les pratiques de la terre cuite. Ils apportent avec eux leur savoir-faire, notamment l’architecture et la poterie, la pêche ainsi que leurs croyances. Leur maitrise du travail de la terre cuite leur a permis d’établir de véritables industries dont les produits avaient plusieurs fonctions : cultuelles, usuelles, ludiques et probablement artistiques. Avec la terre, ils construisent aussi des fortifications bâties sur des buttes anthropiques de terre qui avaient deux fonctions : rempart de protection face aux musulmans qui continuent par les poursuivre et contre les inondations. Au cours des siècles, l’histoire de ces populations a considérablement été tronquée aussi bien par leurs adversaires qui obscurcissent leurs mémoires, que par leurs descendants qui trouvent en eux des héros géants. Tout cela donne naissance à de nombreuses légendes et mythes qui tendent à effacer le passé tangible de ce peuple qualifié de «Sao légendaires». Très peu de sources renseignent de façon profonde sur ces populations. Même les informations fournies par les chroniques d’un imam Kanuri, qui semblent pourtant être les plus fiables ne sont pas dénudées d’impartialité. Dans ce bassin du lac Tchad, les Sao y laisseront un héritage culturel considérable, identifiable matériellement et immatériellement. La reconstitution de l’histoire des Sao par les auteurs s’appuie sur une multitude de sources. Outre les sources matérielles comme les buttes anthropiques visibles et les tessons de poteries éparpillées à plusieurs niveaux, il convient aussi de faire mention de la tradition orale où abondent des mythes et légendes.