Thèse soutenue

Les conditions d'emploi des descendants d'immigrés en France et aux États-Unis
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Auteur / Autrice : Charlotte Levionnois
Direction : Christine Erhel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 24/04/2017
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Gautié
Examinateurs / Examinatrices : Christine Erhel, Mathieu Narcy
Rapporteurs / Rapporteuses : Ariane Pailhé, Philippe Lemistre

Résumé

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Cette thèse propose une analyse empirique et comparative des conditions d’emploi des descendants d’immigrés en France et aux États-Unis. L’objectif est de mieux caractériser l’intégration sur le marché du travail des descendants d’immigrés, en adoptant une approche multidimensionnelle. La comparaison entre la France et les États-Unis permet de mettre en lumière les dimensions sur lesquelles portent les inégalités en termes de conditions d’emploi entre les descendants d’immigrés et de natifs dans chacun des pays, afin de mieux spécifier ces inégalités. Notre analyse explore dans un premier chapitre, le déclassement professionnel, dans un deuxième chapitre, trois aspects de la sécurité socio-économique de la qualité de l’emploi et enfin, dans un dernier chapitre, la distribution des écarts de salaire. Bien que des écarts en termes de conditions d’emploi existent dans les deux pays en défaveur des descendants d’immigrés, ces écarts ne semblent pas être le résultat d’inégalités mais plutôt d’effets de structure, telles que les différences d’âge ou de niveau d’éducation entre les deux groupes. Les professions et secteurs d’activité dans lesquels les descendants d’immigrés travaillent expliquent aussi ces écarts. Les résultats montrent des similarités entre les deux pays : une fois le biais de sélection à l’accès à l’emploi pris en compte, le fait d’avoir des parents immigrés n’a pas d’effet significatif sur le déclassement professionnel (chapitre 1) mais un effet positif et significatif sur le salaire (chapitre 2). En revanche, les deux pays se distinguent sur plusieurs points. En France, être descendant d’immigrés contribue à significativement freiner l’accès à l’emploi et à diminuer la sécurité de l’emploi. En revanche, aux États-Unis cela a un effet négatif uniquement sur le temps de travail (chapitre 2). Cette thèse défend la prise en compte de l’hétérogénéité qui existe au sein de la population des descendants d’immigrés en termes de pays d’origine de leurs parents. En effet, des effets contradictoires selon le pays d’origine des parents peuvent conduire à des effets non significatifs au niveau agrégé, comme c’est le cas pour le déclassement par exemple. Le dernier chapitre montre un écart salarial plus marqué pour les bas salaires dans les deux pays, avec toutefois comme différence majeure que ce qui reste inobservable contribue à diminuer l’écart salarial entre descendants de natifs et d’immigrés aux États-Unis mais à l’augmenter en France.