Thèse soutenue

Progrès et peuplement : la théorie démo-économique d’Adam Smith

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Auteur / Autrice : Jérôme Lange
Direction : André Lapidus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie
Date : Soutenance le 13/12/2017
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Laboratoire : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Sigot
Examinateurs / Examinatrices : André Lapidus, Daniel Diatkine, Richard van den Berg
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Théré, Spencer J. Pack

Résumé

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La population - en son sens originel de processus de peuplement - est un sujet étonnamment absent de l'énorme volume d’études sur Adam Smith. Ce thème était au centre de la philosophie morale et de l'économie politique du 18e siècle, les deux domaines auxquels les contributions de Smith sont les plus connues. Son importance dans l’œuvre de Smith a été obscurcie au 20e siècle par une focalisation étroite sur les questions économiques dans la littérature secondaire. Pour une analyse intégrale de son œuvre, il est essentiel que la place centrale du peuplement soit révélée. Trois thèmes aujourd'hui considérés comme essentiels au projet de Smith sont ainsi intimement liés à la population : le lien entre division du travail et étendue du marché ; la théorie des quatre stades du progrès de la société ; et le lien entre développement rural et urbain, lui-même au centre du plaidoyer de Smith pour la liberté du commerce. Le marché est un concept aujourd'hui assimilé au fonctionnement du système économique capitaliste ; pour Smith, il décrivait la faculté de commercer, aux vecteurs essentiellement démographiques et géographiques. Le progrès de la société est à la fois cause et effet de la croissance de la population. En son sein se trouve l'interrelation symbiotique entre le développement rural et urbain que Smith appelait le «progrès naturel de l'opulence». Adopter l’optique smithienne plutôt que néo-malthusienne dans l'examen des dynamiques de population et de développement - y compris l'analyse de la transition démographique - conduit alors à une reconsidération fondamentale des interactions causales entre mortalité, fécondité, richesse et variables institutionnelles.