Femmes et politique au Sénégal : les dynamiques imbriquées d’inclusion-exclusion dans l’espace politique de l’indépendance à nos jours
Auteur / Autrice : | Saliou Ngom |
Direction : | Jérôme Valluy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 28/04/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes africains (Paris ; 2006-2014) |
Jury : | Président / Présidente : Jane Freedman |
Examinateurs / Examinatrices : Jane Freedman, Abdou Salam Fall, Claire Lévy-Vroelant, Delphine Dulong, Rémy Bazenguissa | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdou Salam Fall, Claire Lévy-Vroelant |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge l’évolution de la place des femmes dans la société sénégalaise post-indépendance. Un partant de la présidence de Léopold Sédar Senghor, marquée par un fort nationalisme politique, une centralisation du pouvoir, puis une ouverture démocratique qui consacre le pluralisme politique, elle analyse toutes les configurations politiques post-indépendance (période du parti unique, ouverture politique, wolofisation, entrée des acteurs internationaux, alternance politique, parité) pour montrer comment s’y imbriquent à la fois des dynamiques d’exclusion et d’inclusion politique des femmes. Elle constitue ainsi une innovation en ce qu’elle rompt avec une tradition dans la recherche sur la condition politique des femmes qui s’inscrivait jusque-là dans une perspective linéaire ou séquentielle (étudiant la condition des femmes en partant d’une période d’exclusion à une période d’inclusion). Elle montre que dans les premières années post-indépendance, la construction élitiste du pouvoir politique autour du diplôme contribue à renforcer la position dominante des hommes (« évolués » puis technocrates). Cette configuration institue surtout une division sexuelle du travail politique qui cantonne les femmes « non instruites » ou wolofones dans leur rôle de mobilisatrices et d’animatrices dans les partis politiques et les femmes instruites dans les marges de la politique (mouvements sociaux et syndicaux). Mais les transformations sociales et culturelles (wolofisation), le développement du mouvement pour les femmes, l’intérêt progressif des organisations internationales à l’égalité de genre depuis les aînées 1980 permettent une féminisation de l’espace politique sans pour autant remettre en cause les rapports de genre. Ainsi les politiques de quotas, la constitutionnalisation de la parité, la mise en place de mécanismes de promotion de la femme comme la wolofisation, bien qu’elles permettent une féminisation des instances dirigeantes (Assemblées locales et nationale), montrent leurs limites quant à la transformation des rapports de genre aussi bien dans l’espace privé que dans l’espace public. Les résistances sociales et religieuses au féminisme confortent l’inefficacité des lois émancipatrices.