Thèse soutenue

Quantifier ou l’art de mesurer l’utilisation des produits phytosanitaires ˸ Analyse empirico-formelle de la gestion sanitaire et environnementale des producteurs horticoles

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Auteur / Autrice : Magali Aubert
Direction : Jean-Marie CodronPaule Moustier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Économiques
Date : Soutenance le 12/12/2017
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Marchés, organisations, institutions et stratégies d'acteurs - UMR MOISA (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Alban Thomas
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Codron, Paule Moustier, Alban Thomas, Pierre Dupraz, Raja Chakir, Véronique Meuriot
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Dupraz, Raja Chakir

Résumé

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La crise de la vache folle, la grippe aviaire ou encore la crise des poulets à la dioxine sont autant d’évènements qui ont contribué au renforcement des exigences sanitaires et phytosanitaires des pouvoirs publics et des acteurs privés. C’est dans un contexte en pleine évolution où les exigences en termes d’utilisation des pesticides s’accentuent que se positionne ce travail doctoral. Alors que les pouvoirs publics ont notamment défini, au niveau national, des niveaux de LMR (Limites Maximales de Résidus) et la liste de molécules autorisées, les acteurs privés ont établi des standards qui visent à s’assurer que tous les moyens ont été mis en œuvre pour garantir la qualité des produits. La réduction des pesticides est un objectif récurrent des pouvoirs publics et des acteurs privés, au cœur desquels se trouvent les producteurs. La littérature relative à la réduction des produits phytosanitaires renvoie à des innovations dont les enjeux portent sur la protection non seulement de la santé du consommateur et des exploitants et aussi celle de l’environnement. Dans la mesure où la réduction des produits phytosanitaires est un processus complexe, tant en termes quantitatifs que qualitatifs, la présente réflexion s’intéresse non seulement aux facteurs qui conduisent les producteurs à mettre en œuvre des pratiques plus respectueuses de l’environnement mais aussi aux différentes quantifications faites de cette utilisation. L’articulation entre théorie, données et modélisation économétrique fonde les articles réalisés dans le cadre de ce travail doctoral.Deux contextes sont plus spécifiquement considérés : les exploitants viticoles en France et les producteurs de tomates sous serre en Turquie. Leurs spécificités en font des cas d’étude pertinents. La filière viticole en France est l’une des plus intensives en termes d’utilisation de produits phytosanitaires. Tout l’enjeu est d’identifier les leviers qui permettraient à cette filière de réduire son utilisation de pesticides. Le choix de la filière tomate en Turquie tient au fait d’une part que ce pays est en cours de pré-adhésion, ce qui implique une harmonisation de sa législation avec la législation européenne, et d’autre part que la production de tomates, destinée tout à la fois au marché local et au marché d’exportation, contribue fortement au secteur agricole. Tout l’enjeu est d’analyser un pays émergent dont la régulation de l’utilisation des produits phytosanitaires est en pleine évolution. Les études réalisées visent à enrichir la compréhension de l’utilisation des produits phytosanitaires en éclairant des points encore pas ou peu abordés par la littérature :1°) La plupart des analyses sont statiques ou en coupe transversale. La thèse explore la stabilité des comportements à travers une analyse de panel et conclut à une stabilité des comportements des producteurs viticoles en France au cours du temps.2°) Le niveau d’analyse le plus couramment utilisé est celui de l’exploitation. La thèse s’interroge sur la pertinence d’un niveau d’analyse plus fin, celui de la parcelle. Le principal résultat de l’étude menée est que les viticulteurs français ont des pratiques cohérentes d’un traitement à l’autre et d’une parcelle à l’autre. Une dualité des comportements est observée, avec d’une part 55 % des producteurs qui ne surdosent jamais leurs traitements et près de 25%qui les surdosent de façon systématique.3°) La littérature sur l’influence de l’aval sur les pratiques IPM des producteurs est encore émergente. Deux résultats issus de ce travail confirment l’influence exercée par l’aval. On observe que les producteurs turcs s’adaptent aux exigences de l’aval et que les producteurs arboricoles bio français conjuguent stratégie commerciale et stratégie productive.