Thèse soutenue

Les femmes, au cœur des liens entre production agricole et diversité de la consommation alimentaire au Burkina Faso.

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Auteur / Autrice : Alissia Lourme Ruiz
Direction : Michel Benoit-CattinSandrine DuryYves Martin-Prével
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 20/06/2017
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Marchés, organisations, institutions et stratégies d'acteurs - UMR MOISA (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Flore Gubert
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Dury, Yves Martin-Prével, Flore Gubert, Jean-François Huneau, Denis Requier-Desjardins, Christophe Béné, Jacques Nanéma, Patrick Dugué
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Huneau, Denis Requier-Desjardins

Mots clés

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Résumé

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Au sein des ménages agricoles africains, un niveau de production agricole plus élevé peut théoriquement améliorer la diversité de l'alimentation, via l'autoconsommation ou l'augmentation du revenu agricole. Or, dans certaines régions d'Afrique de l'Ouest où le niveau de la production est relativement élevé, on observe malgré tout une faible diversité de la consommation alimentaire. Cette thèse permet d'expliciter et de mesurer les associations entre la diversité de la consommation alimentaire des mères de jeunes enfants et (i) la diversité de la production (ii) le revenu agricole et (iii) l'allocation de leur temps.Un échantillon représentatif de 580 exploitations de la région des Hauts-Bassins au Burkina Faso a été enquêté trois fois entre mai 2013 et janvier 2014. Les données collectées concernent les productions agricoles, les revenus agricoles et non-agricoles du chef d'exploitation et des mères ainsi que les emplois du temps des mères. La diversité agricole a été évaluée par différents indicateurs concernant les cultures, le nombre d'espèces d'arbres d'intérêt alimentaire présents sur les parcelles et l'élevage. A partir d'un rappel qualitatif de la consommation alimentaire des dernières 24H, nous avons calculé le score de diversité alimentaire des mères (SDA) en suivant les recommandations internationales récentes (nombre de groupes alimentaires consommés sur 10). Ce score est faible (3.4 en moyenne, ± 1.3) et ne varie pas au cours de l'année. Néanmoins, les groupes alimentaires le composant changent.Les résultats des estimations des modèles mixtes sur données répétées montrent que le SDA des mères n'était associé qu'à un seul indicateur de diversité de production, celui basé sur les mêmes groupes de produits que le SDA. Il était également positivement lié au nombre d'espèces d'arbres sur les parcelles familiales et celles de la mère. Le revenu monétaire agricole des exploitations n'était que faiblement associé à une meilleure diversité alimentaire toute l'année, tandis que les revenus monétaires des mères (revenu non-agricole et transferts) l'étaient plus nettement. Enfin, la diversité alimentaire des mères était négativement liée à leur temps passé aux activités agricoles non-rémunérées sur l'exploitation familiale (en août 2013), et positivement liée au temps dédié à leurs activités génératrices de revenu.Dans ce milieu rural, les ressources des mères - y compris les droits d'accès aux ressources naturelles, la possibilité de gagner et de dépenser de l'argent et d'avoir du temps pour soi et ses enfants - semblent être de meilleurs leviers pour la qualité de leur alimentation et celle de leurs enfants que le niveau des productions agricoles de l'exploitation.