Forêts urbaines de loisirs : usages récréatifs et manières d'habiter
Mots clés
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Résumé
Ce travail analyse les recompositions territoriales que produisent l’augmentation et la diversification des usages sportifs des forêts urbaines. La thèse interroge conjointement les demandes et les usages des populations urbaines, la manière dont ils s’ajustent à des choix d’équipement et à des formes de gestion. La thèse rend compte des déterminations réciproques des cultures, des rapports sociaux et des rapports spatiaux à l’échelle d’une métropole, Rouen, dont la ceinture verte est classée « Forêt d’Exception® » et dont la démarche gestionnaire s’avère relativement pionnière. Le corpus comprend 43 entretiens semi-directifs, divers documents (articles de presse, bulletins d’information, rapports d’activités, etc.), ainsi que de nombreuses données obtenues par questionnaire. Ces dernières ont été produites à l’échelle de la métropole (n=5700), des quartiers de lisière (n = 661) et des pratiques (n=334).L’analyse, multiscalaire, révèle le fonctionnement de médiations territoriales originales, qui sont aussi des analyseurs de choix. La diversité des usages dévoile en premier lieu des territoires du quotidien et des manières d’habiter très différenciées. Leur émergence récréative permet également d’observer, à travers des profils de pratiquants, les recompositions des formes sportives de la vie urbaine contemporaine. À l’heure du numérique et au croisement des logiques de la socialisation (traces et images de soi), de l’événementiel (développement des fun runs) et de l’affirmation d’un échelon politique « métropolitain », on analyse enfin comment ces formes et ces logiques de communication affectent la prise en charge de ces espaces naturels, qu’elles tendent à constituer en « stations ».