Thèse soutenue

"Noire et blanche" : la fête de nuit dans la littérature romantique (1821-1856)

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Auteur / Autrice : Bérangère Chaumont
Direction : Sylvain Ledda
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d’études et de recherche éditer-interpréter (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2000-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Montandon
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Ledda, Alain Montandon, Florence Naugrette, Judith Wulf, Pierre Laforgue
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Naugrette, Judith Wulf

Résumé

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Le romantisme français est hanté par la fête de nuit, thème obsédant qui s’incarne dans les productions poétiques, dramatiques et narratives, majeures comme mineures, dès les libations de Smarra ou les Démons de la nuit de Charles Nodier. À partir de ce constat, cette thèse déploie et analyse le choix du cadre nocturne pour écrire la fête entre 1821 et 1856. L’étude du motif permet de rouvrir l’analyse de la nuit romantique pour montrer que ce thème livre, non pas une, mais plusieurs poétiques dont certaines se révèlent ancrées dans la modernité. La fête de nuit intègre tout d’abord l’imaginaire nocturne « traditionnel » du romantisme, lui-même hérité de représentations anciennes de la nuit, noire et claire. Or, ces nuits fantastiques, oniriques et lyriques ne sont pas toutes les nuits romantiques. Alors que la première moitié du XIXe siècle invente la nuit blanche, la littérature se fait la chambre d’échos bruyante de nuits parisiennes agitées, reflets d’une époque qui annonce les mythes de la ville-lumière et de la fête impériale. Ces images, qui circulent entre « littérature panoramique » et corpus romantique, trahissent la passion du siècle pour le spectaculaire. La fête de nuit transforme le quotidien en spectacle. Les fictions esquissent en outre des types de la fête de nuit parisienne souvent proches de la figure de l’auteur romantique, habituellement présenté comme un mélancolique solitaire. Porteuse de contrastes entre lumière et nuit, vie et mort, la fête de nuit apparaît finalement comme une posture existentielle et scripturaire adoptée par l’homme romantique qui entend se révolter contre la nuit noire, avec les feux et les fantaisies de la nuit blanche.