Thèse soutenue

La France et la crise ivoirienne : le processus des décisions françaises d'engagement militaire et de conclusion de l'Accord de Linas-Marcoussis (septembre 2002 - février 2003)

FR
Auteur / Autrice : Benoit Roux
Direction : Michel Catala
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 10/11/2017
Etablissement(s) : Nantes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (Nantes)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Bozo
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Salvaing, François Gaulme
Rapporteurs / Rapporteuses : Walter Bruyère-Ostells

Résumé

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19 septembre 2002, une rébellion armée tente de renverser le chef de l'État ivoirien. La France s’engage alors dans une action militaire et diplomatique en faveur de la résolution du conflit. Le 25 janvier 2003, à Paris, le président ivoirien Laurent Gbagbo nomme un nouveau Premier ministre et, sous l’égide de la France, accepte de confier des ministères à des membres de la rébellion. La France avait présidé, les jours précédents, la Table ronde de Linas-Marcoussis, autour de laquelle elle avait invité les forces politiques ivoiriennes à négocier. Les décisions prises entre ces deux dates visaient à une résolution rapide du conflit et ce, dans le contexte de promotion par la France, d’un mode alternatif de gestion de la crise irakienne. Elles ont, dans les faits, engagé la France bien au-delà de ses intentions et n’ont pas contribué de manière significative à la résolution du conflit. L’accord lui-même ne sera que partiellement appliqué, d’autres textes élaborés sous l’égide de l’ONU et des États ouest-africains lui succéderont et la France maintiendra son engagement militaire sans en maîtriser ni l’échéance finale ni le coût. Ce n’est que huit ans après, le 21 mai 2011, que le chef de l’État français annoncera la fin de l’opération militaire. Celle-ci se sera révélée exceptionnelle tant par son coût humain que financier mais est aussi par l’une de ses conséquences : l’introduction, en 2008, dans la Constitution française, de l’obligation d’autorisation par le Parlement, de la poursuite d’opération militaire extérieure au-delà de quatre mois. La thèse qui vous est présentée ici, reconstitue, analyse et évalue les décisions et les processus de décision qui ont déterminé cet engagement diplomatique et militaire français. Elle livre un éclairage sur la disproportion des modalités d’élaboration des décisions et leurs enjeux. Elle souligne ce qui sera l’une de ses conséquences : la définition du rôle du Parlement dans la décision d’engagement de l’Armée française dans une opération extérieure.