Histoire de la greffe végétale au XIXe et XXe siècle. : enjeux scientifiques d'une pratique horticole
Auteur / Autrice : | Anne-Elisabeth Le Boulc'h |
Direction : | Stéphane Tirard, Cristiana Oghină-Pavie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des sciences et des techniques |
Date : | Soutenance le 29/11/2017 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Laboratoire : Centre François Viète d'Epistémologie et d'Histoire des Sciences et des Techniques (Nantes ; Brest ; 1994-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Perru |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Simard, Laurent Loison | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Bonneuil |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Pratiquée depuis l’Antiquité, la greffe végétale acquiert au début du XIXe siècle un nouveau statut avec l’émergence de l’horticulture scientifique. Elle devient le sujet d’un dialogue entre les horticulteurs et les botanistes. Cette étude envisage la greffe sous l’aspect de la richesse croissante des questionnements qu’elle soulève dans le contexte de l’interaction entre la biologie végétale et l’horticulture en France entre 1820 et 1908. Jusque dans les années 1860, les praticiens éclairés s’interrogent sur les conditions de la réussite des greffes, tandis que les études anatomiques et physiologiques permettent une compréhension affinée des processus vitaux concernés et formulent des questions sur la nature de l’individu issu de l’association de deux êtres vivants. À la fin du XIXe siècle, les congrès associant horticulture et botanique sont le lieu de rapprochements entre les praticiens et les théoriciens de la greffe. Celle-ci constitue pour les botanistes français néolamarckiens un exemple de l’influence de l’environnement sur les organismes. Les travaux du botaniste Lucien Daniel révèlent la teneur des enjeux scientifiques de la greffe, notamment par les controverses qu’elle suscite entre les botanistes néolamarckiens et weismanniens autour de la reconnaissance des « hybrides de greffe ». La crise du phylloxéra qui atteint les vignes françaises à partir de 1870 confère à ces débats une nouvelle envergure pratique quand il s’agit de trouver des hybrides porte-greffes. Dans une perspective d’histoire des sciences, la greffe végétale apparaît comme un objet dont la complexité se construit par l’apport mutuel des sciences et des pratiques au cours du XIXe siècle.