Thèse soutenue

Stratégies de prospection alimentaire chez le Vautour fauve (Gyps fulvus) et mesures de conservation

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Auteur / Autrice : Julie Fluhr
Direction : Simon BenhamouOlivier Duriez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et biodiversité
Date : Soutenance le 24/11/2017
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Charles-André Bost
Examinateurs / Examinatrices : Simon Benhamou, Olivier Duriez, Charles-André Bost, Beatriz Arroyo, Luca Börger, Yann Tremblay
Rapporteur / Rapporteuse : Beatriz Arroyo, Luca Börger

Résumé

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Dans le contexte actuel des changements globaux, les êtres vivants sont soumis à de nouvelles pressions sélectives dans des environnements modifiés par les activités anthropiques, et nous assistons à l’émergence de pièges évolutifs. Se déplacer peut être appréhendé comme une conséquence de ces changements, mais aussi comme l’opportunité pour un individu, une population ou une espèce, de s’adapter, à diverses échelles spatio-temporelles, en changeant de site d’alimentation, de domaine vital ou d’aire de répartition. Dans mon travail de thèse, je me suis intéressée aux comportements de prospection alimentaire du vautour fauve (Gyps fulvus), appartenant à la guilde fonctionnelle des nécrophages stricts, qui est la plus menacée parmi les oiseaux à l’échelle mondiale. Des plans de conservation ont été mis en place pour enrayer leur déclin, dont certaines mesures de gestion comme le soutien alimentaire (SA) peuvent néanmoins constituer de véritables pièges évolutifs (des sites attractifs sous-optimaux) pour les vautours. A partir de l’analyse des déplacements journaliers à fine échelle d’individus équipés de balises GPS, et par l’étude des domaines vitaux, j’ai mis en évidence des différences intra- et inter-populationnelles en termes de stratégies d’occupation de l’espace et de recherche alimentaire chez les vautours fauves présents dans deux régions françaises où le SA est élevé (Causses) ou faible (Pyrénées). Grâce à de nouvelles méthodes pour quantifier les routines comportementales, j’ai démontré que les visites des vautours aux sites de SA sont peu stéréotypées et routinières dans les Causses, tant au niveau spatial que temporel. Malgré une utilisation de l’espace à large échelle très différente entre les Causses et les Pyrénées, ainsi qu’un budget temps différent (plus longue durée de vol dans les Causses), le budget énergétique diffère peu entre les deux populations. Au-delà du niveau de prévisibilité des ressources – inhérent au SA - j’ai identifié d’autres facteurs influençant vraisemblablement les prises de décision comportementales des individus : l’état motivationnel de l’individu lié à son statut de reproduction, et les conditions aérologiques locales. Inscrit à l’interface entre écologie comportementale et biologie de la conservation, mon travail de doctorat participe à une meilleure compréhension des patrons d’utilisation de l’espace et des processus en jeu à différentes échelles spatio-temporelles chez une espèce nécrophage stricte. Les acteurs de la conservation pourront s’appuyer sur mes résultats et propositions de gestion pour maintenir les comportements naturels des vautours, et à termes, la viabilité des populations.