Thèse soutenue

Les facteurs métier du dirigeant de PME ont-ils une incidence sur ses pratiques alimentaires et par causalité sur sa santé ?
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Auteur / Autrice : Ludivine Giorgi Soubeyrand
Direction : Agnès ParadasOlivier Torrès-Blay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 17/11/2017
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Montpellier Research in Management / MRM
Jury : Président / Présidente : Gilles Guieu
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Paradas, Olivier Torrès-Blay, Gilles Guieu, Sophie Reboud, Gérard Boivin
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Reboud

Résumé

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L’état de santé des dirigeants de PME se dégrade. En effet, comme le soulignent certaines études (INRA, 2010; Observatoire AMAROK, 2012; MMA/Opinion Way, 2016), l’incertitude, les défaillances de trésorerie ou encore la surcharge de travail, seraient à l’origine du stress professionnel qui occasionnerait des maux chroniques. Cependant, seul un patron sur dix s’autoriserait un arrêt de travail. Dans ce contexte, Olivier TORRES en 2009 crée l’observatoire AMAROK et lance un vaste programme de recherches qui s’intéresse aux apports d’une démarche santé dans les sciences de gestion et, plus particulièrement, centré sur la personne même du dirigeant de PME. En effet, depuis quelques années, les démarches de prévention santé au travail suscitent un intérêt croissant de la part des pouvoirs publics et sont désormais inscrites au rang des devoirs du dirigeant envers ses salariés. Cependant, les études s’intéressant à la santé des dirigeants de PME restent aléatoires. S’inscrivant dans la lignée des développements d’auteurs comme RICHE (1998), TORRES et al. (2012), HERCBERG (2013), notre analyse invite ainsi à considérer la question de la santé du dirigeant de PME comme un outil de gestion responsable. Nous mobilisons les travaux sur les spécificités qui caractérisent le monde PME (MARCHESNAY, 1981, 1993; JULIEN, 1994; MAHE DE BOISLANDELLE, 1996; TORRES, 1997, 1998, 1999; FONROUGE, 2002), sur l’empreinte de l’environnement (DUVIGNAUD, 1977; FISCHER, 2011; TORRES 2012), le travail et la santé (LESAGE, 2012), ainsi que la modernité des pratiques alimentaires (FISCHLER, 1990; GAUDILLIERE 2001; POULAIN, 2002). Dans ce travail doctoral, nous cherchons d’une part à comprendre dans quelle mesure les déterminants caractérisant le métier de dirigeant de PME influent sur ses pratiques alimentaires, et, d’autre-part, à déterminer les causalités sur sa santé et celle de son entreprise. Sur le plan méthodologique, ce travail s’inscrit en premier lieu dans une étude exploratoire, s’appuyant sur les réponses apportées, à la suite d’une enquête par questionnaire, par l’échantillon de dirigeants de PME de la première cohorte de l’observatoire AMAROK. Les résultats de l’étude exploratoire mettent en exergue le rôle des marqueurs identitaires et nous conduisent à mener une étude qualitative compréhensive, en élaborant une deuxième grille de lecture considérant les notions de temps, de bien-être et de performance. Quatre principaux résultats émanent de notre recherche. En premier lieu, nous mettons en avant que suivant leurs marqueurs identitaires, les comportements alimentaires et de santé diffèrent. La proximité fonctionnelle du dirigeant place ce dernier dans une posture à la fois de sujet et d’objet, l’amenant à percevoir l’environnement et les autres d’une manière spécifique. Dans ce contexte, nous constatons que la taille de l’entreprise et l’entourage proche influencent ses pratiques alimentaires. Dans un deuxième temps, nous identifions que les pratiques alimentaires et compensatoires du dirigeant impactent sa santé et inversement. Il apparait que le dirigeant de PME est globalement sensible aux pressions exercées par la société civile et à la notion de risque. Troisième constat, les facteurs liés aux métiers de dirigeant de PME influencent sa santé. Nous pointons du doigt les effets délétères et « salutogènes » du travail sur la santé physique et psychique. Puis, nous identifions que les dirigeants ont une utilisation fonctionnelle de l’alimentation, qui dépendrait de leur surcharge de travail, de leur état d’esprit et de leur genre. Enfin, nous proposons une vision de la contribution d’une démarche unissant santé du dirigeant de PME etgestion.