Effets de la participation à une communauté en ligne de soutien à la perte de poids sur les comportements alimentaires : le rôle médiateur de la sensibilité à l’influence sociale
Auteur / Autrice : | Steffie Gallin |
Direction : | Marie-Christine Lichtlé, Laurie Balbo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 10/11/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Montpellier Research in Management |
Jury : | Président / Présidente : Lucie Sirieix |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Lichtlé, Laurie Balbo, Lucie Sirieix, Marie-Laure Gavard-Perret, Christian Pinson, Jean-Marc Ferrandi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Laure Gavard-Perret, Christian Pinson |
Mots clés
Résumé
La recherche s’est très peu intéressée aux groupes de soutien (Moisio et Beruchashvili, 2010), et notamment aux communautés en ligne dédiées à la santé et à leur impact sur le comportement des consommateurs (Ma, Chen et Xiao, 2010). Ce travail doctoral a pour but d’étudier les effets positifs et négatifs de la participation à une communauté en ligne de soutien à la perte de poids (degré de participation et soutien social) sur les comportements alimentaires (restriction, diversification et auto-efficacité alimentaires). Ce lien est testé au travers d’une double médiation : l’identification aux membres de la communauté et la sensibilité à l’influence de la communauté (ou sensibilité à l’influence sociale). En effet, l’influence sociale a été étudiée dans le contexte de l’alimentation mais principalement dans le cadre de la prise d’un repas en compagnie d’autres personnes (De Castro et De Castro, 1989 ; McFerran et al., 2010 ; Vartanian, Herman et Wansink, 2008). Cette recherche vient également compléter les travaux sur l’influence sociale négative qui sont peu nombreux et concernent les réseaux sociaux tels que Facebook (Wilcox et Stephen, 2013). Ainsi, deux phases qualitatives exploratoires ont été menées auprès de 23 experts en nutrition, puis auprès de 25 utilisateurs de ce type de communautés. Ces entretiens ont permis de mieux comprendre les mécanismes de la sensibilité à l’influence de la communauté ainsi que son lien avec la comparaison sociale, l’homophilie (combinaison de la similitude et de la proximité perçues), les normes de la communauté et l’estime de soi. Par ailleurs, la restriction alimentaire est apparue comme une conséquence négative de l’influence de la communauté. Une phase quantitative a ensuite été conduite auprès de 335 utilisateurs de communautés en ligne de soutien à la perte de poids. Les résultats montrent que la participation active et le soutien social ont un effet positif sur la restriction et la diversification alimentaires, par l’intermédiaire de l’identification à la communauté et de certaines variables liées à la sensibilité à l’influence de la communauté. Ces relations n’avaient pas été mises en lumière dans la littérature. Cette recherche doctorale est également la première à montrer que la sensibilité à l’influence informationnelle a un effet positif sur la diversification alimentaire, alors que la sensibilité à l’influence normative a une influence positive sur la restriction. De plus, la comparaison sociale a un effet sur certaines variables liées à l’influence sociale dans la lignée des travaux de Polivy et Pliner (2015) qui n’avaient pas établi ce lien empiriquement. De nouveaux standards et critères de comparaison ont aussi été mis en évidence. L’homophilie liée à la perte de poids, les normes de la communauté et l’estime de soi ont également un lien avec la sensibilité à l’influence de la communauté. La thèse permet de conclure qu’il est nécessaire de sensibiliser les individus souffrant de surpoids ou d’obésité sur les dangers de la restriction et sur l’importance de la diversification de différentes manières : par les professionnels de santé, par les pouvoirs publics et par les modérateurs de communautés.