Ipséité et transcendance : esthétique et phénoménologie transcendantale dans l’oeuvre de Michel Henry
Auteur / Autrice : | Thomas Sabourin |
Direction : | Jean-François Lavigne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 04/12/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Leclercq |
Examinateurs / Examinatrices : Miguel García-Baró, Natalie Depraz | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Talon-Hugon |
Mots clés
Résumé
L’œuvre de Michel Henry introduit l’idée d’une phénoménologie non-intentionnelle, fondée sur le concept d’auto-affection comme mode de la phénoménalité plus fondamental que l’intentionalité qui révèle le monde, le visible. La vie est l’être qui se révèle à soi dans l’immanence de l’auto-affection, dans l’invisible. C’est sur ce dualisme onto-phénoménologique que repose l’esthétique que Henry développe dans Voir l’invisible. Il y définit l’art comme accomplissement de la vie, c’est-à-dire comme Rappel pathétique de la vie. L’art est donc conçu, selon le paradoxe qu’énonce le titre de l’ouvrage, comme une manifestation de l’invisible dans le monde visible. L’art, pour Michel Henry ne vaut donc pas en tant qu’il révèle le « phénomène phénoménologique », mais en tant que, ce faisant, il accomplit la vie : il n’est pas contemplation, mais action. Il constitue l’accomplissement pratique d’une éthique de la vie. Cependant, la définition de la vie comme auto-affection, et l’affirmation fondamentale selon laquelle l’art constitue l’accomplissement de celle-ci, expose l’entreprise de Henry à un certain nombre de difficultés : sous-détermination de l’art, impossibilité de rendre compte d’une réalité objective de l’œuvre d’art, exclusion de la littérature hors du champ de l’esthétique. La décision d’édifier une esthétique fidèle à l’affirmation fondamentale de Henry, qui soit aussi un discours capable de rendre compte au plus près des pratiques artistiques dans leur diversité, et leur réalité concrète, conduit ici à interroger les fondements théoriques de l’esthétique henrienne : ses conceptions de la transcendance et de la subjectivité. La réinterprétation de l’impression comme intentionnalité fondamentale, et du sens de l’auto-affection comme plurivoque vise ainsi à préciser la définition de l’art comme Rappel, d’une manière assez concrète pour en édifier une théorie générale, qui permette de le concevoir dans ses déterminations concrètes, et comme moment de la culture.Mots-clés : Michel Henry, Art, Esthétique, Phénoménologie, Intentionnalité, Affectivité, Auto-affection, Subjectivité, Invisible.