Thèse soutenue

Inter doloris aculeos : souffrance et ascèse dans la correspondance de saint Jérôme. Une approche littéraire et anthropologique
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Auteur / Autrice : Aurélie Haderlé
Direction : Jean Meyers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques et latines
Date : Soutenance le 09/12/2017
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Anne Fraïsse-Bétoulières
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Courtil
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Cottier, Blandine Colot

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse analyse la Correspondance de Jérôme comme une pratique sociale, dans sa forme littéraire et dans son contenu idéologique. Les lettres de Jérôme exposent et promeuvent l’idéal de vie ascétique qui repose sur l’expérimentation de divers types de souffrances. Le moine développe une pluralité de discours pour répondre aux besoins de la pluralité de son lectorat et des différents contextes sociaux et culturels auxquels il fait face.Les pensées philosophiques grecques et stoïciennes concevaient les pratiques ascétiques comme des entraînements à la vertu. Jérôme a dressé des parallèles entre disciplines et techniques ascétiques profanes et chrétiennes. L’ascèse hiéronymienne prend appui sur ces différentes traditions pour former un modèle de vie ascétique inédit.L’ascétisme promu par Jérôme change de forme et d’intensité entre sa jeunesse, son échec érémitique à Chalcis et sa rencontre avec le cercle de l’Aventin. Il se fait progressivement le chantre d’une ascèse présentée comme modérée et forge un nouvel ethnotype de l’ascète à partir de l’ethnotype du noble romain. Le moine tourne le dos au message évangélique et diffuse un ascétisme réservé aux nobles : dans une logique propagandiste, il produit un nouveau type de prestige spirituel qui transcende le prestige social.L’importance de la figure de l’ascète dans le discours hiéronymien pose la question de sa fonction sociale. Les grands ascètes se caractérisent par leur mépris pour les activités profanes et par leur patience face aux rigueurs et aux souffrances : ils sont indispensables à la société du IVème siècle pour susciter et préserver le dégoût des plaisirs faciles chez les fidèles.