La pratique celtique des ''têtes coupées'' en France méditerranéenne : l’exemple du site du Cailar (Gard) au IIIe s. av. n. è. Approche archéothanatologique et traitements informatiques des données
Auteur / Autrice : | Elsa Ciesielski |
Direction : | Thierry Janin, Henri Duday |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | ARCHÉOLOGIE spécialité Préhistoire, Protohistoire Paléoenvironnement Méditerranée-Afrique |
Date : | Soutenance le 20/12/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologie des sociétés méditerranéennes (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Boissinot |
Examinateurs / Examinatrices : Rosa Plana-Mallart, Réjane Roure | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Le Mort, Bruno Boulestin |
Mots clés
Résumé
En Gaule méridionale la pratique des têtes coupées, décrite par la littérature antique, est attestée par les vestiges lapidaires et les restes humains mis au jour depuis plus d’un siècle. Des données inédites sur cette coutume ont été acquises suite à la découverte au Cailar (Gard, France), à partir de 2003, d’un ensemble de crânes humains fragmentés, d’armement manipulé et de plusieurs dizaines de monnaies, dispersés dans les phases de remblaiement d’une place publique entre la fin du IVe et la fin du IIIe s av. n. è. Cette dernière appartient à une agglomération fortifiée fondée dès le VIe s. av. n. è. Les fragments de crânes trouvés sur ce site constituent le sujet de cette étude. Ces os forment un corpus assez différent des restes généralement associés aux têtes coupées : ils sont nombreux, très fragmentés et largement mélangés et dispersés dans les couches. Pour comprendre les évènements qui ont conduit à la création d’un tel assemblage, il a été nécessaire de mettre en place des outils adaptés à leur étude. Après une remise en contexte archéologique régionale et locale, ce travail se propose de présenter les méthodes de l’archéothanatologie adaptées à l’étude de ce type d’ossements (quantification, modification osseuses). Dans un deuxième temps, sont détaillés l’outil d’enregistrement créé pour optimiser l’étude (base de données/géodatabase, SIG), et les méthodes d’analyses spatiales retenues pour étudier non seulement les traces et les fractures des pièces osseuses, mais aussi leur répartition sur le terrain. Les résultats obtenus sont multiples : données quantitatives et taphonomiques précises sur l’assemblage, proposition d’une méthode inédite pour l’analyse de la découpe et de la fragmentation sur des crânes humains fragmentés, analyse poussée de la répartition spatiale dans les trois dimensions. Tous ces éléments permettent de proposer des hypothèses solides quant à la chaîne opératoire qui concerne les têtes coupées : mode de récupération, traitement, rejet, mise en place du dépôt. Ce travail permet également de suggérer des pistes à approfondir ou à abandonner dans les méthodes usuelles d’analyses des grands ensembles fragmentés et dispersés.