Thèse soutenue

Le "Nome de l'Oryx" : géographie et mythes de la XVIe province de Haute-Égypte

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Romain Férreres
Direction : Frédéric Servajean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Égyptologie
Date : Soutenance le 12/12/2017
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie des sociétés méditerranéennes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Pierre Tallet
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Servajean, Isabelle Régen
Rapporteurs / Rapporteuses : Juan Carlos Moreno Garcia

Résumé

FR  |  
EN

L’organisation territoriale de l’Égypte « unifiée » a dans un premier consisté en un découpage des deux grandes entités géographiques qui la constituent, la Haute et la Basse-Égypte, en un nombre variable de régions nommées sp3.t (sépat). Chacune de ces divisions, que nous nommons « province », possède une histoire, une culture et des cultes qui lui sont propres mais qui s’inscrit malgré tout dans celle du pays.L’étude de la XVIe province de Haute-Égypte, ou province de l'Oryx, se fait sur trois niveaux. Tout d’abord la géographie humaine, qui traite de l’administration du territoire comme des ressources ainsi que de leur évolution, mais également des individus vécurent à ces époques et prirent part à l’histoire de la province. Ensuite, la topographie cultuelle qui s’intéresse à la répartition des nécropoles et des lieux de cultes dont l’intérêt concerne autant l’économie que l’influence cultuelle. Enfin la géographie religieuse s’appuie sur les conceptions mythologiques, comme les processions géographiques, qui reprennent des éléments de tradition cultuelle dans le but de développer une véritable somme cultuelle de chaque province alors que, durant le IIe millénaire AEC, le système provincial s’effondre. Dès lors, le découpage des provinces se maintient dans les temples, bien que certains éléments de ces sommes soient de pures inventions destinées à compléter des données inconnues ou inexistantes, mais créant alors de toutes nouvelles traditions.De cette manière, la province de l’Oryx se démarque par une importance relative durant l’Ancien Empire mais surtout durant le Moyen Empire. Au Nouvel Empire, le fractionnement de la province a conduit certaines des localités les plus importantes à nouer des relations avec une métropole voisine, Hermopolis. Ainsi, peu à peu, la province perd en puissance et finit par perdre son identité au profit du nouveau nome hermopolitain. En revanche, durant ce déclin, l’ancienne capitale, Hébénou, voit un regain de popularité à travers l’emblème de la province, l’oryx qui devient une bête séthienne et maléfique. Sa divinité poliade, Horus, acquiert alors un statut de chasseur d’oryx et de restaurateur de l’ordre cosmique, des traits qui deviennent le nouveau visage de cette province autrement oubliée.