La dissimilation graphique dans les textes égyptiens de l'Ancien Empire : essai de grammatologie cognitive
Auteur / Autrice : | Simon Thuault |
Direction : | Bernard Mathieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Égyptologie |
Date : | Soutenance le 01/12/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologie des sociétés méditerranéennes (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Frank Kammerzell |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Mathieu, Sylvie Donnat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Orly Goldwasser |
Mots clés
Résumé
La « dissimilation graphique » est une particularité récurrente des écritures égyptiennes, en particulier à l’Ancien Empire (IIIe-VIe dynasties, env. 2700/2150 av. J. C.). À cette époque, la pluralité (aussi bien grammaticale que lexicale) était indiquée par le triplement des sémogrammes, signes investis d’une valeur sémantique et censés permettre la compréhension des lexèmes. De ce fait, si les idéogrammes et classificateurs étaient d’ordinaire répétés trois fois à l’identique, la « dissimilation » désigne les occurrences dans lesquelles ces trois signes sont distincts. Par exemple, si un mot comme bAk.w, « serviteurs », est traditionnellement accompagné de trois hommes assis, l’un d’entre eux pourra être remplacé par une femme en cas de dissimilation. De même, si mHy.t, « poissons », comprend habituellement trois poissons de même espèce, sa version dissimilée offrira trois espèces différentes. Cette thèse se donne pour objectif d’analyser de façon systématique la dissimilation graphique, majoritairement attestée dans les inscriptions hiéroglyphes des tombes royales et privées, mais également dans certains documents hiératiques. À travers cette étude, les raisons supposées de l’existence de la dissimilation graphique sont exposées. En conséquence, la classification égyptienne se voit placée sous de nouveaux éclairages. De plus, par l’examen d’un nombre important de textes égyptiens de l’Ancien Empire, de nouvelles analyses des fonctions des signes qui les composent seront proposées afin d’éclaircir certaines zones d’ombres de la linguistique égyptologique.