Thèse soutenue

De Landscape à Ashes to Ashes : spectralité et dépendance dans les pièces de Harold Pinter

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Auteur / Autrice : Adeline Arniac
Direction : Jean-Michel Ganteau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du monde anglophone
Date : Soutenance le 17/11/2017
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Etudes montpelliéraines du monde anglophone - Etudes montpelliéraines du monde anglophone / EMMA
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Angel-Perez
Examinateurs / Examinatrices : Christine Reynier, Peter Raby
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Lecossois

Résumé

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Le présent travail s’intéresse à une sélection de pièces de Harold Pinter comprises entre Landscape (1968) et Ashes to Ashes (1996) et généralement regroupées par la critique sous le terme « pièces de la mémoire ». Si ces œuvres sont souvent évoquées en raison de leur préoccupation pour le passé et de leur qualité intime et méditative, une approche sous l’angle de la spectralité révèle en quoi elles dépassent une présentation du souvenir afin de mettre en lumière l’impact du passé sur le présent et, de manière plus générale, l’impact des vies sur d’autres vies. Grâce aux diverses manifestations spectrales, l’image du personnage pinterien solitaire et fonctionnant de manière autonome laisse place à une conception du sujet prenant en compte les rapports de dépendance et d’interdépendance le reliant à autrui.Dans une exploration de la dépendance par son négatif, une première partie examine les formes de ruptures instaurées par la spectralité, observant en quoi les fantômes s’inscrivent à première vue comme radicalement autres, à la frontière entre le visible et l’invisible, le passé et le présent, le représentable et l’irreprésentable. Toutefois, une seconde partie analyse en quoi la spectralité ne peut en fait se comprendre que comme profondément liée : ce qui paraissait étranger se révèle familier, l’absence se lit comme deuil et les obstacles à la représentation fonctionnent comme indices de la nature orectique du sujet. Une troisième partie analyse la vulnérabilité révélée au-delà de cette dépendance essentielle : en soulignant la passivité du corps et les échecs de la connaissance, la spectralité ne cesse de mettre en relief les limites du sujet. Pourtant, cette vulnérabilité n’est pas perçue comme paralysante mais au contraire comme le fondement possible d’une éthique dans laquelle le sujet prendrait en charge une responsabilité envers l’autre auquel il est inévitablement lié.