Thèse soutenue

Mobilité qualifiée, réseaux et géographie de l'innovation

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Auteur / Autrice : Clément Gorin
Direction : Nadine Massard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 29/09/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et gestion (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Laboratoire : Groupe d'Analyse et de Théorie Economique Lyon - St-Etienne (Lyon ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Corinne Autant-Bernard
Examinateurs / Examinatrices : Nadine Massard, Maryann P. Feldman, Francesco Lissoni, Rosina Moreno
Rapporteurs / Rapporteuses : Maryann P. Feldman, Francesco Lissoni

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le fait que les activités d'innovation soient très concentrées dans l'espace, et en particulier dans les villes, a motivé un effort de recherche important pour comprendre les dynamiques spatiales de l'innovation. Si les flux de connaissances sont largement reconnus comme un facteur déterminant de la géographie de l’innovation, les mécanismes par lesquels ils se diffusent dans l'espace demeurent méconnus. En particulier, la littérature souligne l'importance de la mobilité des travailleurs qualifiés et des réseaux de collaboration scientifique. Cette thèse examine le rôle de la mobilité qualifiée dans la diffusion des connaissances, ainsi que la distribution spatiale des activités d’innovation qui en résulte. Pour répondre à cette question, cette thèse procède en trois étapes. Le premier chapitre fournit un cadre conceptuel articulant trois courants de littérature dont la nouvelle économie géographique, les modèles de croissance endogène, ainsi que les contributions empiriques sur la géographie de l’innovation. Une des conclusions principales de ce chapitre est que les modèles alliant économie géographique et croissance endogène fournissent un cadre théorique pertinent, puisqu’ils reconnaissent le rôle de la mobilité qualifiée et des externalités de connaissances dans la répartition des activités d’innovation. Cependant, leurs conclusions demeurent incomplètes pour au moins deux raisons.Premièrement, les dynamiques de migration sont très simplistes, et l’introduction de travailleurs avec des caractéristiques et des préférences de localisation hétérogènes altère le mécanisme cumulatif à la base de l’agglomération. Le second chapitre analyse les trajectoires de mobilité des inventeurs entre les villes Européennes, ainsi que leur dimension spatiale. En utilisant ces résultats, un modèle de gravité avec filtres spatiaux est utilisé pour estimer formellement comment le marché du travail, les réseaux de collaborations ainsi que les aménités, influencent les flux de mobilité des inventeurs.Deuxièmement, ces modèles ne considèrent pas la mobilité qualifiées comme un mécanisme de diffusion des connaissances. La littérature empirique a établi que les individus qualifiés influencent les flux de connaissances par leur mobilité professionnelle, ainsi que par les réseaux de collaboration et la capacité d’absorption qui en résulte. Le troisième chapitre estime un modèle spatial de Durbin pour étudier ces trois mécanismes dans un cadre unifié. L'hypothèse sous-jacente est que la mobilité et les réseaux donnent accès aux connaissances externes, mais la proportion de ces connaissances utilisée pour l'innovation dépend de la capacité d'absorption.Ces résultats ont de nombreuses implications pour la géographie de l'innovation. Alors que la mobilité de long terme devrait constituer une force d'agglomération importante, le développement des mobilités de court terme ou circulaires constituent une force de dispersion. L'importance relative de ces deux effets demeure incertaine, car les choix de localisation sont hétérogènes, de sorte que les trajectoires de mobilité varient considérablement. Ces éléments pourraient fournir une explication partielle aux écarts de croissance entre les zones urbaines, et dans une perspective plus dynamique, si cette différence tend à s’accroître ou à se résorber au cours du temps.