Thèse soutenue

Etude des mécanismes de fractionnement isotopique du cuivre par les cellules eucaryotes. Vers le développement d'un nouveau biomarqueur non-invasif de l'apparition d'une chimio-résistance au cisplatine des cellules cancéreuses

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Auteur / Autrice : Jean-Loup Cadiou
Direction : Francis AlbarèdeSylvain Pichat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Physique et Astrophysique de Lyon (Lyon ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (Lyon ; 2010-....)
Laboratoire : Laboratoire de géologie de Lyon (Terre, planètes et environnement) (Lyon ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Guillemette Menot
Examinateurs / Examinatrices : Francis Albarède, Sylvain Pichat, Guillemette Menot, Amélie Cappelaere-Lansiaux, Philippe Oger
Rapporteurs / Rapporteuses : Amélie Cappelaere-Lansiaux, Frank Vanhaecke

Résumé

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Le développement de cancer entraîne une dérégulation du métabolisme du cuivre (Cu) qui a notamment été étudiée par analyse de la composition isotopique naturelle du Cu. Les cellules tumorales hépatiques sont enrichies en isotopes lourds du Cu par rapport aux cellules péri-tumorales. Le but de cette thèse est d'identifier les mécanismes responsables de cette différence, en utilisant la levure Saccharomyces cerevisiae dont les mécanismes de réduction et d'import du Cu sont proches de ceux de l'Homme. En mutant les gènes codants pour les importateurs ou les réductases du Cu, j’ai montré que son import protéique génère un enrichissement intracellulaire en isotopes légers du Cu, qui est modulé par l'activité des réductases. Une modélisation numérique m’a permis de montrer que le flux de Cu par les importateurs haute-affinité Ctr est linéairement et négativement corrélé à la composition isotopique du Cu. Ce flux étant modulé par la capacité de réduction membranaire du Cu, j’ai pu lier l'enrichissement en isotopes lourds du Cu des cellules hépatiques tumorales à une diminution de l'activité des réductases membranaires. Par ailleurs, pour un même fond génétique, j'ai mis en évidence une corrélation entre un moindre enrichissement en isotopes légers du Cu et une résistance accrue à un médicament anticancéreux, le cisplatine. De plus, le traitement au cisplatine entraîne un enrichissement des cellules en isotopes lourds du Cu d'autant plus petit que la souche est résistante au cisplatine. Ainsi, ces résultats montrent que la mesure de la composition isotopique du Cu avant et après traitement au cisplatine pourrait permettre de suivre l'apparition d’une chimiorésistance chez les malades, caractérisée par un enrichissement en isotopes lourds du Cu dans les tumeurs, ce qui ouvre la voie au développement d'un nouveau biomarqueur non-invasif de l'apparition d'une résistance au cisplatine.