Thèse soutenue

Les "Nuits" de C.G. JUNG : origine et fondements d'une psychologie cosmique

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Auteur / Autrice : Luca Governatori
Direction : Jean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie - Etude des Systèmes
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Pflieger-Maillard
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Wunenburger, Christine Pflieger-Maillard, Véronique Liard, Pierre Cassou-Noguès, Pierre Faure
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Pflieger-Maillard, Véronique Liard

Résumé

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Il y eut sans doute deux Jung. Celui qui s’adressa à son époque, psychiatre, théoricien d’une psychologie de l’inconscient, et celui qui vécut la nuit, solitaire, homme de l’ombre, consignant ses expériences « secrètes » (visions, rêves, dialogues avec l’âme) dans un ouvrage qui ne fut jamais publié de son vivant : le LIVRE ROUGE. Jung tente d’y traduire les « inexprimables » régions de la psyché dont les cratères s’ouvrirent ainsi à lui, lieux d’exils et de découvertes, comme si s’était révélé, à travers eux, le plus incandescent langage de l’inconscient. La somme de ces retranscriptions donne un livre polymorphe, endiablé par des images, des incantations, des dialogues avec les morts. Sous l’emprise totale de l’imaginaire, Jung décrit une extravagante déambulation intérieure, une généalogie vivante des métamorphoses de l’âme, une odyssée des morts. Et même une cosmologie. De quoi le LIVRE ROUGE pourrait-il donc être, dans ces conditions, le témoignage ? En quel sens a-t-il pu constituer, comme Jung le confiera en fin de vie, le noyau de tous ses travaux ? Un livre sauvage et halluciné peut-il véritablement donner lieu aux principes méthodologiques et thérapeutiques d’une psychologie de l’inconscient ? Est-ce l’occasion d’y découvrir le propre d’un langage primitif de la psyché, un langage de la « nuit » ? Est-il un pas de côté, en direction de l’Orient, afin d’adapter notre approche de l’inconscient aux principes d’une sagesse ou d’une mystique ? Existerait-il donc une psychologie, fondée sur un tel rapprochement, dont les principes puissent irriguer, comme une seule et même vague, les plaines de l’Orient et de l’Occident ? Y trouverait-on l’invitation à recomposer des affinités avec les pratiques divinatoires ? Si nous tentons de relier la science empirique de Jung à la cosmogonie décrite par le LIVRE ROUGE, serions-nous alors en mesure de fouler le sol (racines historiques et socle épistémologique) d’une psychologie cosmique ? Est-il en effet possible d’ajuster les concepts traditionnels de l’inconscient aux ivresses d’une cosmologie primitive et imaginaire ? Serait-ce là le projet, à entrevoir et définir, d’une cosmologie de l’inconscient ?