Thèse soutenue

Personne diminuée et personne à part entière : de la mise en oeuvre d'un agir distribué avec le patient atteint de déficience motrice dans un service de Médecine Physique et Réadaptation

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Auteur / Autrice : Xavier Bouton
Direction : Michel Peroni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 21/12/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Claire Perrin
Examinateurs / Examinatrices : Ève Gardien
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Blanc, Antoine Hennion

Résumé

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La thèse porte sur l’accompagnement de patients atteints de déficiences motrices handicapantes soumis à l’épreuve intime de soi à la suite d’une atteinte radicale du corps. Elle repose sur une enquête ethnographique, associant observations et entretiens, menée dans deux structures hospitalières du CHU de Saint-Etienne : le service de Soins de Rééducation Post Réanimation, dit SRPR et, pour une plus grande part, le service de Médecine Physique et Réadaptation, dit MPR. En présentant le travail de « recapacitation » de la personne à l’épreuve d’un nouveau corps devenu « non autonome », la thèse explore le travail relationnel entre les professionnels de santé et le patient au cours des soins et des activités de rééducation fonctionnelle, mais aussi la manière dont sont inclus les proches, afin d’infléchir la perception de la situation de handicap et de construire collectivement un projet acceptable de vie après le séjour en milieu hospitalier. Cette perspective donne à voir la manière dont, face aux fortes contraintes de l’épreuve intime de soi, la parole partagée devient ressource pour faire advenir les interactions et engager ainsi le patient dans la réappropriation intrasubjective de son corps et intersubjective de la continuité de son être. Une place importante est donnée au parcours des patients tétraplégiques, un cas extrême et à part dans la prise en charge des patients en MPR. La thèse présente une chronique du vécu de ces patients particuliers, et montre ainsi la spécificité des « étapes » passées, qui structurent l’expérience du corps « non autonome » et de la personne qui, devenue « dépendante », est incluse dans un collectif d’actants humains – les professionnels de santé, les proches  mais aussi d’objets techniques, au sein duquel son agir est distribué. Le récit rend compte des temps et des moments vécus par ces patients dans ce collectif, au cours d’une prise en charge pouvant se compter en mois, voire en années, en déclinant les activités ordinaires des chambres, celles du plateau technique, celles des réunions de professionnels et enfin celles, exceptionnelles, d’un dispositif de rencontre ad hoc qui réunit un collectif d’anciens patients venus avec leurs conjointes et un patient tétraplégique et sa compagne afin de finaliser le projet de retour de ce dernier dans l’espace social ordinaire.