Thèse soutenue

Les salariés âgés face aux transformations digitales du travail : du rôle de l'environnement socio-technique dans le développement de l'activité
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Auteur / Autrice : Florence Cros
Direction : Marc-Éric Bobillier-ChaumonBruno Cuvillier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 04/12/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire GRePS (Lyon) - Groupe de Recherche en Psychologie Sociale / GRePS
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Olry-Louis
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Cuvillier
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Clot, Catherine Delgoulet

Mots clés

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Résumé

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L’allongement de la vie professionnelle est l’une des dispositions prise par les politiques afin de faire face au vieillissement démographique. Dans cette perspective, les salariés entrent dans un processus de vieillissement au travail. Le travail, lui-même, a fortement évolué au cours des dernières décennies. Il est marqué par de nombreux changements techniques et organisationnels qui ont pour effet de reconfigurer les pratiques et compétences des salariés (Caroli, 2001 ; Greenan, 2003 ; Vendramin & Valenduc, 2002). Les salariés vieillissent et devront vieillir dans des environnements de plus en plus médiatisés par les TIC. Or, les difficultés des salariés les plus âgés à s’adapter aux changements techniques et technologiques sont connues et démontrées (Czaja et Sharit, 1993 ; Greenan, Narcy & Volkoff, 2012) aux dépens des ressources mobilisées par ces salariés de façon à ce qu’ils continuent à « bien faire » leur travail. Dès lors, notre thèse vise à interroger (a) les effets des nouvelles technologies sur l’activité des salariés âgés ainsi que (b) les conditions sociotechniques qui permettent l’acceptation des TIC par ces salariés âgés. Nous postulons que les TIC n’ont pas nécessairement un effet délétère sur l’activité des salariés âgés dès lors que l’environnement sociotechnique rend possible le développement de l’activité de ces derniers.Dans la perspective d’une approche tout à la fois systémique, située et développementale, nous avons déployé une démarche de recueil procédant par double triangulation : méthodologique et des points de vue. A cet effet, des entretiens semi-directifs ont été réalisés à la fois avec des représentants syndicaux, médecins du travail, demandeurs d’emploi seniors et salariés âgés. L’objectif est d’appréhender les relations entre vieillissement et travail de différents points de vue. Des observations et techniques de verbalisations ont également été mobilisées afin d’appréhender l’activité des salariés âgés in situ. Enfin, des entretiens d’explicitations ont été menés sur la base des observations précédemment citées afin de cerner ce qui, dans l’expérience vécue de chaque salarié âgé, orientait ses actions, tout en permettant, ou non, le développement de son activité. Nos résultats confirment que les relations vieillissement, travail et TIC sont complexes. En effet, une multitude d’éléments rentrent en jeu dans leur configuration et dans leur articulation. Néanmoins, certains d’entre eux apparaissent prépondérants : le niveau de formation initiale, l’existence et l’appartenance à un collectif de travail, la possibilité de mobiliser le métier dans sa dimension transpersonnelle (outils de travail, ficelles du métier), la latitude organisationnelle ou encore que le caractère « plastique » et ajustable des TIC aux exigences de l’activité. Ces éléments sont tout autant de moyens qui permettent aux salariés âgés de développer les compétences nécessaires à l’usage des TIC en situation pour ainsi les intégrer à leurs pratiques de travail.