Thèse soutenue

Faire la guerre pour le roi aux portes de l'Italie : (1515-1559)
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Auteur / Autrice : Julien Guinand
Direction : Nicolas Le Roux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 28/11/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Bourquin
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Gal, Ariane Boltanski
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Hamon, Florence Alazard

Résumé

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La pratique de la guerre de l’armée royale sous François Ier et Henri II a longtemps été perçue dans l’historiographie comme peu adaptée à un art militaire moderne vu comme associé à l’usage des armes à feu de l’infanterie. Le poids des traditions chevaleresques ainsi que le manque d’un art militaire approfondi sont vus comme décisifs dans ce manque d’innovation. À l’opposé, un autre courant historiographique perçoit cette pratique de la guerre comme plus violente, car plus moderne avec un emploi de fantassins et de mercenaires laissant libre court à une culture du carnage et à un ensauvagement encore jamais vu. Elle s’oppose ainsi à la guerre médiévale jugée comme plus contrôlée. Ce travail questionne alors toute la praxis de la guerre des gens du roi et de ses peuples afin de trouver la juste mesure de leur engagement. Le choix du théâtre d’opérations des portes de l’Italie, entre le Rhône et le Pô, à la frontière sud-est du royaume de France est arrêté comme espace d’étude. Sa marginalité géographique et l’âpreté de son relief offrent une situation atypique pour envisager le fait guerrier. Comme il y est poussé dans ses retranchements humains, matériels et logistiques, il nous permet d’envisager toutes ses facettes. Le service de tous répond aux impératifs militaires et aux efforts de guerre attendus. Il est surtout intéressé et vécu de façons collective et indivuelle. Il n’est pas improvisé par simple témérité. Il est à comprendre dans les échanges des hommes et des corps constitués avec la Couronne et le roi. Il laisse donc percevoir l’organisation des compétences entre l’État monarchique et les autorités locales. Il met à jour leurs évolutions. Enfin, il concerne la foule des gens engagés dans le métier des armes et des non-combattants qui vivent les épreuves des affrontements. Cette étude est donc celle d’une société en guerre affrontant la conjoncture militaire avec ses héritages et ses innovations et rejetant l’idée d’une opposition binaire entre guerre médiévale et guerre moderne.