Thèse soutenue

Une approche sociocritique de'' Voyage au bout de la nuit'' de Louis Ferdinand-Céline

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Auteur / Autrice : Vahid Ghesmatitabrizi
Direction : Dominique Carlat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 27/10/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Anne-Yvonne Julien
Examinateurs / Examinatrices : Sarah Al-Matary
Rapporteur / Rapporteuse : Régis Tettamanzi

Résumé

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Ce travail suit un objectif : montrer et démontrer le fait que dans le dit du texte tout n’est pas dit. Le voyage du personnage sur trois continents et la structure propre à l’écriture romanesque d’ordre épisodique contribuent à la distorsion de l’hégémonie d’un seul discours. A ceci, il faut ajouter la fragmentation de l’espace qui, comme procédé à la fois esthétique et stratégique, permet au romancier d’échapper à l’emprise discursive d’une idéologie qui se veut ubiquitaire. Ce travail envisage le narrateur, non comme une altérité constituée, mais comme une figure composite faite des pensées hétéroclites du romancier. Elle recèle une grande réserve de contradictions. Nous tentons de reconnaître dans le texte les intermittences du dire et du silence : des éléments hétérogènes qui se déploient sur une grille de nuances entre l’aliénation, le dégoût et la poésie.De la même manière que l’espace vacille entre la poésie et le monde prosaïque, les pôles sémantiques du texte, esthétiques et idéologiques, changent de frontières. Des unités sémantiques se transforment en des altérités glissantes qui tendent à échapper au procédé de conceptualisation. À la différence de toute approche critique idéaliste qui prétend à atteindre le sens absolu de l’objet en essayant de fusionner l’œuvre et la vie, nous montrons comment le sens esthétique suit son chemin de crête, demeure funambulesque. Nous abordons le concept de l’hétérogénéité non comme un concept purement esthétique qui caractérise la trame de l’écriture célinienne, mais comme un esprit sous-jacent à l’univers intellectuel de l’auteur. Par le recours aux divers procédés, le style de Céline illustre le vacillement de l’agencement sémantique entre l’aliénation et la libération, entre l’engagement et le désengagement, entre l’affirmation et le dénigrement.