La direction de conscience au XIXe siècle (France, 1850-1914) : contribution à l’histoire du genre et du fait religieux
Auteur / Autrice : | Caroline Muller |
Direction : | Bruno Dumons |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 29/09/2017 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | etablissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Denis Pelletier |
Examinateurs / Examinatrices : Manuela Martini, Carol E. Harrison | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rebecca Rogers, Guillaume Cuchet |
Mots clés
Résumé
La direction de conscience est une pratique catholique qui connaît un nouveau succès au XIXe siècle. Dans ce cadre, femmes et hommes détaillent à leur directeur leur vie personnelle et les mouvements de leur âme, à des fins de moralisation et de progression spirituelle. Pour l’Église catholique, c’est l’un des vecteurs de transmissions d’un système de valeurs qui place les femmes au cœur de la régénération morale de la France, en les transformant en agents de conversion de leurs familles. Le renouveau de la direction de conscience constitue ainsi une réponse pastorale au projet de reconquête de la société française par l’Église catholique, dans un contexte de contestation de ses prérogatives. Les projets des personnes dirigées ne peuvent cepen-dant se résumer à ceux de leurs directeurs : la direction de conscience donne accès à des ressources concrètes et symboliques qui permettent d’aménager les normes de genre. Le directeur est sollicité pour jouer le rôle d’intermédiaire et d’arbitre de la vie conjugale des couples des élites pour qui la discrétion des échanges est primordiale. Ainsi, son rôle dépasse largement la régulation des pratiques de dévotion, fonction qui lui est donnée par les manuels de piété. Si les directeurs s’acquittent de ce travail d’encadrement spirituel jusqu’aux années 1880, les attentes des personnes dirigées s’infléchissent ensuite vers une demande d’accompagnement dont la dimension spirituelle s’affaiblit, ce qui fait naître des conflits. Cette transformation de la pratique de la direction de conscience doit être reliée à l’évolution générale des « techniques de soi » (Foucault) et notamment au développement de la médecine psychologique.