Thèse soutenue

Vers un raffinement des critères langagiers entre la Démence fronto-temporale et la maladie d'Alzheimer

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Auteur / Autrice : Angela Martinez
Direction : Frédérique GayraudDiana Matallana
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 25/09/2017
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Pontificia universidad javeriana (Bogotá)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Dynamique Du Langage (1994-...)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Krolak-Salmon
Examinateurs / Examinatrices : Mélissa Barkat
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Lefebvre

Résumé

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Le diagnostic différentiel de Démence Fronto-Temporale (DFT) vs Maladie d’Alzheimer (MA) n’est pas toujours facile à établir, et peuvent être confondus avec ceux de l’Aphasie Primaire Progressive (APP) » (Snowden et al. 2011) puisque l’anomie est présente dans les deux pathologies (Assal et al. 2009, Barkat-Defadas et al. 2008, Léger et al. 2007). La MA peut se décrire comme une démence dégénérative, avec une perte de tissu neuronal plutôt dans les lobes pariétal et temporal, résultant dans des difficultés dans les domaines de l’attention, les fonctions exécutives, la mémoire, les compétences pour apprendre, le langage, le calcul, et les fonctions viso-spatiales (Robin et al. 2003). De l’autre coté, la DFT est une démence qui atteint plutôt les lobes frontal et temporal elle peut se classifier d’après trois variantes: variante comportementale (DFTbf), Aphasie primaire progressive (APP) et démence sémantique (DS) (Kertesz et al 2003). Dans les deux cas nous pouvons trouver des troubles communs du à la perte du tissu dans les régions temporales, dans les étapes initiales de la maladie. L’analyse du langage chez des patients avec DFT et MA, et la corrélation de celui-ci avec le profil psycholinguistique permettra l’isolement des caractéristiques cliniques propres du profil des patients, a fin de proposer des critères plus spécifiques pour disjoindre le profil clinique de langage entre la DFT et la MA.La présente thèse sera réalisée en co-tutelle entre l’hôpital San Ignacio / Pontificia Universidad Javeriana et l’Université Lumière-Lyon2. Ce projet poursuit trois objectifs : (i) recueillir des données psycholinguistiques et de langage (tenant compte des années de scolarité et la sévérité du cours de la maladie), (ii) étudier et isoler les variantes linguistiques, qui peuvent influencer erronément la différence des critères de diagnostique entre la DFT et MA; (iii) raffiner les critères de diagnostique de la DFT et MA. 75 sujets ont été évalués (FTD n = 63, AD = 12, 22 sujets contrôles). Le test d'afastie (BAT) (Paradis 1989) a été utilisé pour identifier la discrimination auditive, la compréhension des structures syntaxiques (auditive et lecture), la production de phrases, la compréhension des narrations, la lecture de phrases, ainsi qu'une analyse des erreurs selon la structure syntaxique. En outre, nous évaluons les fonctions exécutives et les tests cognitifs de base. Les échantillons de parole spontanée ont été transcrits en utilisant le format CHAT et analysés à l'aide des programmes CLAN. En adition aux analyses descriptives, une analyse de proximité des distances euclidiennes au carré a été effectuée ainsi que des corrélations et régréssions.Les résultats montrent que patients atteints de PPA ont eu la pire performance dans la plupart des tâches langagières. Les DFTvf montrent une bonne peormance pour les tâches standardisées, mais montrent des difficultées isolées pour la compréhension de structures syntaxiques de type négatif qui peut s’associer à l'incapacité de représenter une séquence temporelle de la phrase. Les résultats démontrent que le discours spontané nous permet de différencier tous les groupes de patients. Le discours de ces patients peut être distinctif et reflète non seulement les capacités linguistiques du sujet, mais aussi les autres fonctions cognitives. Même si la théorie différencie les groupes PPA selon leur fluence, les résultats montrent qu’avec les variables qui portent sur la fluence de la parole qu'il n'est pas possible de différencier la variante non fluente et la logopénique. D'autres variables telles que les erreurs et la grammaire doivent être incluses dans les analyses pour obtenir le diagnostic différentiel des variantes de la APP. La parole spontanée démontre être un outil inestimable dans la pratique quotidienne du clinicien pour les diagnostics précoces et les critères pour un diagnostic différentiel entre la MA et la DFT – et ces trois variantes-.