Impact de l'annonce diagnostique d'un trouble démentiel sur la qualité de vie de la personne âgée
Auteur / Autrice : | Céline Chemla |
Direction : | Jacques Gaucher |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 25/09/2017 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Science, Santé, Individu. SIS - Santé - Individu - Société (SIS) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Serge Portalier |
Examinateurs / Examinatrices : Martine Bouvard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Serban Ionescu |
Résumé
Notre travail s’inscrivant dans le cadre de la psychologie de la santé s’intéresse aux effets de l’annonce d’un diagnostic de trouble démentiel sur la qualité de vie de la personne âgée, au sein d’un service de consultation mémoire à Bourg-en-Bresse (France). Nous posons le postulat que la manière d’annoncer un diagnostic pourrait conditionner le vécu de la maladie. Notre étude traite des réactions des patients à la suite de cette annonce.Nous avons constitué plusieurs groupes de patients permettant d’étudier les effets de l’annonce selon différents critères : le niveau d’atteinte cognitive, le type d’attachement, le type d’annonce faite par le médecin, le temps de l’annonce. Ainsi, un groupe a été constitué de personnes âgées dites transversales (c’est-à-dire rencontré une fois au début, lors de leur annonce ou au cours de leur suivi médical), puis un autre groupe dit longitudinal (rencontré depuis leur annonce puis tous les 3 mois pendant presque 2 ans pour les suivis les plus longs) , et enfin un groupe contrôle , nous permettant de servir de référence afin de comprendre les réactions des patients. Afin de compléter nos données issues des précédents groupes, nous avons également rencontré les aidants de certaines personnes âgées impliquées dans le processus diagnostic afin d’étudier leur réaction face à l’annonce et enfin, avons rencontré 3 groupes de personnes gravitant autour de l’annonce (médecins généralistes, gériatres et un groupe de famille) afin d’étudier leur discours et représentations de l’annonce diagnostic.Les résultats nous montrent:- Au niveau statistique: seules les réactions des aidants sont significatives dans leur utilisation plus prononcée du coping actif : planification et dans l’utilisation de mécanisme défense mature.- D’un point de vue statistique descriptif et qualitatif, on observe que des indicateurs de processus résilients (estime de soi et qualité de vie) sont présents chez nos sujets ayant reçu un diagnostic de trouble démentiel lorsque leur déclin cognitif était mesuré au-dessus de 24/30 au MMS et que leur déclin cognitif n’est pas trop rapide. Nos sujets longitudinaux nous apprennent qu’il est important pour développer un processus résilient après une annonce diagnostique d’un trouble démentiel de pouvoir avoir :- La perception de se sentir utile pouvant être reliée en partie au regard que perçoit la personne de ‘l’autre sur son trouble démentiel.Le couple aidant patient nous apporte l’information qu’il est important d’accompagner les remaniements d’attachement qui peuvent s’effectuer à la suite de l’annonce et au cours de l’évolution de la maladie afin de sécuriser l’aidant, ce qui aidera à sécuriser le patientNotre étude conclut qu’un parcours résilient est possible malgré le trouble démentiel et peut être entravé ou favorisé par le parcours diagnostic. L’éducation thérapeutique ( ETP) qui se développe depuis quelques années dans le cadre des maladies chroniques comme le diabète et de manière plus timide et peu structurée, dans le domaine des troubles démentiels ; pourrait au regard des indicateurs de résilience identifiés dans notre étude , servir de tuteur de résilience au couple patient-aidant. L’ETP par un accompagnement multidisciplinaire, permettrait de développer une autonomie relative du patient face à sa maladie en le rendant plus acteur de son parcours et cela offrirait un cadre sécurisant pour les différents acteurs du processus diagnostic et pour l’aidant.