Analyse et modélisation de l'impact de la libéralisation sur les performances ferroviaires
Auteur / Autrice : | Emmanuel Bougna Tchofo |
Direction : | Yves Crozet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 05/05/2017 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques et de gestion (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Aménagement Économie Transports (Lyon) - Laboratoire Aménagement Économie Transports / LAET |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Stéphanie Souche |
Rapporteur / Rapporteuse : François Mirabel, Thierry Vanelslander |
Résumé
Après avoir accompagné la révolution industrielle au XIXe siècle, le transport ferroviaire ne parvient que difficilement à s’adapter aux défis que lui a lancés la route depuis une centaine d’années. Depuis le début du XXe siècle, le rôle des chemins de fer dans le transport des marchandises et de voyageurs n’a cessé de décliner. Dans les pays de l’Union Européenne, il n’assure plus désormais que 6 % du transport de voyageurs et 16 % du transport de marchandises. Le renouveau du transport ferroviaire européen est aussi marqué par le développement du train à grande vitesse. Le trafic total de voyageurs « grande vitesse » est de 15 milliards de voyageurs-km en 1990 contre 111 milliards de voyageurs-km en 2014 soit une croissance globale de 740 %. La Part du trafic total de voyageurs « grande vitesse » a progressé, elle est passée de 4 % en 1990 contre 25 % en 2014. Le constat évident est que, depuis le début des années 1990, les chemins de fer ont perdu des parts de marché et ont donc exigé des subventions croissantes. La nécessité d’améliorer cette situation a conduit à imaginer un large éventail de possibilités d’action de la part des pouvoirs publics nationaux et européens. Depuis le début des années 90, la Commission Européenne s’est engagée dans un vaste chantier dont la finalité est la construction d’un espace ferroviaire intégré. Dans un contexte de marasme ferroviaire européen, nous voulons apprécier les performances des chemins de fer afin d’identifier les principaux facteurs qui permettront d’éviter le déclin. Nous partons de l’idée que les chemins de fer se doivent d’être performants sur le plan de la production et de la commercialisation des biens et services. Chacun des quatre chapitres de cette thèse utilise diverses méthodes pour contribuer au champ croissant de l’économie du transport ferroviaire. Le premier chapitre utilise les mesures partielles des indicateurs de productivité pour évaluer la performance d’un panel de quatre compagnies ferroviaires européennes, la DB en Allemagne, la SNCF en France, la RENFE en Espagne et les FS en Italie, observées entre 1990 et 2012. Notre objectif ici est double, dresser un bilan de la situation actuelle et révéler la trajectoire des entreprises ferroviaires européennes majeures sur une période débutant un peu avant les réformes ferroviaires initiées par la Commission européenne. Les indicateurs retenus nous ont permis d’évaluer quatre domaines de performance : la performance productive, la performance commerciale, la performance économique et la performance financière. Il est question pour nous d’évaluer l’efficacité de la directive 91-440 du 29 juillet 1991 relative au développement de chemins de fer communautaires, directive qui recommande de promouvoir l’indépendance de gestion des entreprises ferroviaires, ainsi que leur assainissement financier, en particulier leur désendettement. Le deuxième chapitre aborde le cadre théorique de l’efficacité technique, en passant en une revue les fondements théoriques et en présentant la méthodologie des frontières. Pour compléter cette analyse, nous proposons une revue de littérature non exhaustive des études empiriques portant sur l’évaluation des performances des chemins de fer. Le troisième chapitre propose des contributions empiriques à la mesure des performances des chemins de fer. Il est question pour nous d’évaluer, de comparer et d’expliquer les écarts de performances de certains pays de l’union européenne. Quatre indicateurs de performance ont retenu notre attention : l’efficacité productive, l’efficacité commerciale, l’efficacité technique et la variation de la productivité totale des facteurs. Pour ce faire nous avons simultanément estimé trois frontières paramétriques et stochastiques, à savoir, une frontière de production orientée input, une frontière de consommation et une frontière d’efficacité technique orientée input....