Thèse soutenue

La réception de l’Arioste « visualisé » entre littérature de l’image et philosophie morale

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Auteur / Autrice : Stefania Modano
Direction : Elsa Chaarani-LesourdPatrizia GaspariniFloriana Calitti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
Date : Soutenance le 26/10/2017
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Università degli studi (Pérouse, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littératures, Imaginaire, Sociétés (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Nardone
Examinateurs / Examinatrices : Elsa Chaarani-Lesourd, Patrizia Gasparini, Floriana Calitti, Marcello Ciccuto, Gabriele Pedullà
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Nardone, Marcello Ciccuto

Résumé

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Dans notre thèse de doctorat, nous nous sommes occupée des interprétations visuelles et morales du Roland furieux au XVIe siècle, en prenant en considération les nombreuses éditions de l’époque, dont le riche paratexte (images, allégories, arguments) a eu un impact considérable sur leur réception « moralisée » et sur la circulation de l’ouvrage. En analysant l’interaction des éléments paratextuels, nous nous sommes concentrée principalement sur le concept de « vice peint », c’est à dire d’images des nains, de géants et d’animaux chargés d’un rôle moral important et ayant un fort impact visuel.Les éditeurs ont, en effet, consacré une attention particulière aux éléments paratextuels qui contribuent à faire du Roland furieux un ouvrage exemplaire du point de vue de la langue, du style, de la rhétorique et de l’éthique, en favorisant la canonisation du poème. Cette canonisation est par ailleurs passée par l’un des débats les plus acharnés de l’histoire littéraire italienne dans la seconde moitié du XVIe siècle. C’est par une nouvelle analyse des principaux traités de poétique et rhétorique du XVIe siècle que nous avons pu constater que les tenants de ce débat, les « classicistes » et les « modernistes », ont mis au cœur de leur diatribe la capacité de l’Arioste de rendre sous forme visuelle un concept, tout en associant cette puissance visuelle de l’écriture de l’auteur au discours moral du poème et à sa capacité de « delectare » pour pouvoir mieux « docere ». Ces résultats ont été également confirmés par deux lectures importantes du Roland furieux, faites par Campanella et Montaigne, qui nous offrent leur interprétation à la fois « visuelle » et « morale ».Nous avons aussi vérifié l'influence des éditions italiennes sur d’autres éditions réalisées au-delà des frontières de la péninsule. En suivant les étapes de la circulation du Roland furieux en France, en langue italienne, mais aussi en langue étrangère, nous avons pu trouver une confirmation de l’importance de facteurs paratextuels sur la diffusion et la réception de l’œuvre. En partant d’une approche textuelle (les éditions) et formelle (le paratexte) et en passant par une étude interprétative (l’analyse de la valeur « visuelle » et « morale » des éléments paratextuels), nous avons ainsi abouti à la constatation que, par le biais des éditions successives, le Roland furieux devient peu à peu un récipient de préceptes moraux et de fragments iconiques, fait de matériaux de récupération lui donnant une nouvelle cohérence tant au niveau rhétorique qu’artistique et éthique