Thèse soutenue

L'universitarisation de la formation de sage-femme et ses conséquences pour les structures de formation : entre dynamique de professionnalisation et remaniements de l'identité des ensignants en maïeutique
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Auteur / Autrice : Isabelle Vaast
Direction : Christophe Niewiadomski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 21/12/2017
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Maillard-Boissel
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Niewiadomski, Fabienne Maillard-Boissel, Richard Wittorski, Rémi Gagnayre, Patricia Champy-Remoussenard, Maria Pagoni-Andréani
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Wittorski, Rémi Gagnayre

Mots clés

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Résumé

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Se saisissant du processus de Bologne pour ambitionner une intégration de sa formation à l’Université, la profession de sage-femme espère aujourd’hui une reconnaissance de la part du grand public et des autorités politiques. Cependant, ce processus d’universitarisation met en lumière un contraste entre une situation initialement désirée et une réalité souvent beaucoup moins idéalisée. L’intégration aux Facultés de Médecine et/ou UFR de Santé, confronte désormais les enseignants sages-femmes à une dynamique de professionnalisation, interpelant leur identité professionnelle, tentant de faire tenir ensemble la revendication d’une appartenance à la famille médicale mais aussi celle d’une spécificité.Ainsi l’intégration universitaire de la formation en maïeutique ne contribue-t-elle pas à renforcer une logique dualiste de l’identité professionnelle des sages-femmes enseignantes, dans la mesure où ces dernières oscillent entre appartenance et distanciation par rapport au groupe professionnel des médecins ?Pour tenter de répondre à cette question, nous avons effectué une enquête au sein des structures de formation en maïeutique : 102 questionnaires, adressés aux équipes pédagogiques ont été ainsi colligés et 22 entretiens ciblés ont été menés auprès de sages-femmes enseignantes, directrices de structures de formation, sages-femmes de « terrain » et médecins.Les analyses montrent que l’intégration à l’Université impose une renégociation des valeurs individuelles et collectives. Paradoxalement, le passage d’une affiliation à un établissement hospitalier vers l’Université, semble renforcer la mise en exergue de la clinique. Quant à la nécessaire certification des formateurs, elle concoure à une « renormalisation » du métier d’enseignant. Cette évolution a en effet des effets directs sur la communauté de travail édifiée en référence à un métier: Perte de reconnaissance d’expérience pour les uns, valorisation d’un savoir spécifique pour les autres, mais aussi télescopage intergénérationnel. Dans ce contexte, ces professionnels doivent trouver un sens à la mutation engagée, alors que le stress généré par cette transformation se traduit soit par une « entrée en résistance »soit par une adhésion au projet. L’identité sage-femme étant encore fortement ancrée, la polyvalence des personnels des structures n’aide sans doute pas à forger une identité enseignante qui croise dorénavant celle de chercheur. Au final, l’enquête réalisée montre que le passage de « sage-femme enseignante » à « enseignant-chercheur en maïeutique » ne pourra donc s’effectuer qu’au prix de réajustements significatifs de l’éthos professionnel.