Thèse soutenue

Fondements philosophiques du projet d'un Etat mondial chez Eric Weil

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Auteur / Autrice : Moussa Diallo
Direction : Patrice CanivezMahamadé Savadogo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Lille 3 en cotutelle avec Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Corneliu Bîlbă
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Canivez, Corneliu Bîlbă, Georges Zongo, Mahamadé Savadogo
Rapporteurs / Rapporteuses : Corneliu Bîlbă, Georges Zongo

Résumé

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Notre thèse traite du thème : « Fondements philosophiques du projet d’un État mondial chez Éric Weil. » Il faut relever que l’idée d’un État mondial a effleuré l’esprit de beaucoup de penseurs avant et après Weil lui-même. Sans revenir en détails sur les idées cosmopolitiques qui ont été développées depuis les stoïciens jusqu’aux auteurs contemporains, on peut retenir que l’idée d’un État mondial a toujours visé un seul et unique but : instaurer une paix perpétuelle dans le monde. Ce qui fait la particularité et l’originalité de l’approche weilienne de cette question, c’est qu’elle centre la problématique de l’État mondial sur la question fondamentale de sa philosophie : le problème de la violence. Si le problème de la violence du langage a été thématisé et traité de façon systématique dans la Logique de la philosophie ; si le problème de la violence en l’homme a pu trouver sa solution dans la Philosophie morale; si la violence de la nature a pu trouver sa solution dans l’organisation rationnelle du travail social ; si la violence entre les individus à l’intérieur des États particuliers a pu trouver sa solution dans le cadre des États-nations, il restait à Weil de résoudre le problème non moins fondamental de la violence entre les États. C’est dans ce but qu’il a envisagé dans la troisième et dernière partie de la Philosophie politique la création d’un État mondial dont le but est « la satisfaction des individus raisonnables à l’intérieur d’États particuliers libres ». En confrontant la conception weilienne de l’État mondial avec celles de Maritain et de Kojève notamment, nous sommes arrivés à la conclusion que Weil a utilisé l’appellation « État mondial » pour désigner, une administration mondiale de la société mondiale du travail social. En somme, la conception weilienne de l’État mondial est pertinente et pleinement justifiée sur le plan philosophique, sur le plan de sa philosophie. Elle est philosophiquement justifiée parce qu’elle trouve ses fondements dans la Logique de la philosophie de Weil. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle permet de surmonter les obstacles comme le nationalisme, l’impérialisme, le conflit des cultures par l’idée de la promotion d’un État mondial pluraliste qui préserve la diversité des formes de vie. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle permet de surmonter l’obstacle du droit des nations à disposer d’elles-mêmes par la garantie de la souveraineté bien comprise des États particuliers dans le cadre de l’État mondial. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle vise à réaliser un monde sensé, à réaliser un monde de raison où vivrons des hommes libres, égaux et raisonnables. En un mot, la création de l’État mondial, telle que l’a envisagée Weil à la fin de la Philosophie politique, permet à l’humanité de se réconcilier avec elle-même.