Thèse soutenue

Etude du sentiment de familiarité chez les patients atteints de schizophrénie, impact sur le risque de comportements violents

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Auteur / Autrice : Mathilde Horn
Direction : Delphine Pins
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 04/07/2017
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives - Sciences Cognitives et Sciences Affectives (SCALab) - UMR 9193

Mots clés

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Résumé

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La familiarité correspond au sentiment d’avoir déjà rencontré une personne, un lieu, un objet, indépendamment de la capacité à restituer le contexte initiale de cette rencontre. Le sentiment de familiarité peut ainsi être perçu même si le stimulus dont il s’agit n’est pas clairement identifié. Les travaux menés sur la familiarité s’intègrent dans des domaines de recherche assez variables, les principales recherches ayant été réalisées dans le cadre plus général de l’étude de la mémoire de reconnaissance, et dans le cadre de l’étude de la reconnaissance des visages.Des troubles du sentiment de familiarité peuvent avoir des conséquences importantes sur les interactions sociales. De tels troubles ont notamment été rapportés chez des patients présentant des troubles neurologiques (comme la maladie d’Alzheimer) ou psychiatriques (comme la schizophrénie). En fonction de leur sévérité, ces troubles peuvent être à l’origine de troubles graves du comportement, jusqu’à la réalisation de gestes de violence sévères, comme décrits par exemple dans certains troubles délirants de familiarité associés à la schizophrénie.Les objectifs de ce travail de thèse sont donc de clarifier les méthodes d’évaluation de la familiarité afin d’en préciser les corrélats neuronaux, puis chez les patients souffrant de schizophrénie, d’étudier le sentiment de familiarité, et d’évaluer les conséquences des altérations de ce sentiment, principalement en termes de risque de violence.Plusieurs études ont été menées afin de répondre à ces objectifs. Nous avons tout d’abord réalisé différentes méta-analyses des données d’imagerie de la littérature, selon les méthodes d’évaluation employées, pour déterminer avec précision les réseaux cérébraux impliqués dans le traitement de stimuli familiers. Nous avons ensuite développé une méthode d’étude du sentiment de familiarité permettant de quantifier le sentiment de familiarité, et adaptée aux patients présentant des troubles cognitifs, comme les patients souffrants de schizophrénie. L’évaluation de l’association entre les troubles de la familiarité et le risque de violence a été réalisée à partir d’une revue de littérature des descriptions de cas de gestes violents réalisés dans des contextes de troubles de familiarité pour mettre en évidence les facteurs de risque de violence communs à ces situations cliniques. Afin d’objectiver ces données, nous avons également effectué une évaluation clinique systématique des troubles du sentiment de familiarité des patients souffrant de schizophrénie. Cette étude a été réalisée en population carcérale pour permettre une évaluation au sein d’une population particulièrement à risque de violence.A travers les travaux présentés dans cette thèse, nous avons abordé l’étude de la familiarité, du sujet sain au patient de psychiatrie, de l’étude des mécanismes cérébraux à celle des conséquences comportementales. Les résultats de ces travaux confirment l’importance à accorder à l’étude du sentiment de familiarité, et à celle de ses troubles, en particulier dans les populations de patients psychiatriques.