Thèse soutenue

Chaos et création dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval

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Auteur / Autrice : Vincent Mugnier
Direction : Françoise Sylvos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littérature française
Date : Soutenance le 25/03/2017
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Déplacements, Identités, Regards, Écritures (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Carpanin Marimoutou
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Carpanin Marimoutou, Daniel Sangsue, Pierre Laforgue

Résumé

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Le but de notre travail de recherche a été de montrer de manière méthodique, selon une démarche narratologique, que l'effet d’unité présenté par le récit nervalien résidait dans la fixité de sa structure syntaxique. A cet égard, le choix du Voyage en Orient pour support à une telle démonstration pouvait sembler paradoxal: inscrit dans le genre peu codifié de la relation viatique orientale, il est soumis à tous les décentrements. Or, il est possible d'identifier derrière le foisonnement de surface une unité logique fondamentale, preuve que plus Nerval se masque, plus il se révèle. Aussi avons-nous envisagé de décliner cette dimension synergique associant l'unité à la disparité selon trois modalités complémentaires. En premier lieu: une dialectique syntaxique qui articule la fixité d’une phrase narrative unique à des variables d'ajustement en assurant le renouvellement. En second lieu : une dialectique actantielle mettant en regard l'unité d'un psychodrame identitaire et une série de modulations autofictionnelles. En troisième lieu: la dynamique d'un arc herméneutique où la donnée psychique pathologique trouve, d'une part, une amorce de compréhension dans la configuration narrative puis, d'autre part, une forme de dépassement sublimatoire dans un art poétique singulier: la rhapsodie littéraire. Ambiguïté au demeurant d’une narrativité indéniablement incomplète: comment qualifier de récit un texte fragmentaire récusant toute idée de clôture? Comment s'étonner, du reste, d'une telle incomplétude quand l'utopie orientale relativiste d'une « guérison des cœurs » cache mal, selon l'éclairage psychanalytique, une tentative visant à contourner le tabou universel de l’inceste?