L'humour créole réunionnais : dynamique linguistique et culturelle (1963 - 2011)
Auteur / Autrice : | Francky Lauret |
Direction : | Gillette Staudacher-Valliamée |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et Culture Régionales (Option Créoles) |
Date : | Soutenance le 06/07/2017 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (Saint-Denis, Réunion) |
Jury : | Président / Présidente : Guy Fontaine |
Examinateurs / Examinatrices : Guy Fontaine, Yolande Govindama, Georges Daniel Véronique |
Résumé
La recherche, en Etudes Créoles, se fonde sur un corpus complexe de données linguistiques, sociales et historiographiques, représentatives du spectacle vivant des humoristes réunionnais, agent majeur de la tradition orale créole sur 48 années. La discussion s'instaure avec les théoriciens de l'humour (Freud S. (1905), Escarpit R. (1960) et Stora-Sandor J. (2015). Il en résulte une formalisation linguistique du champ sémantique de l'humour, ses universaux et ses spécificités créoles réunionnaises. Après Attardo, S. (1994), un nouveau schéma sémantique s'établit grâce à une relecture comparative des ouvrages lexicographiques majeurs (1972-2014). Le corpus performé de base - une sélection de 131 productions, 661 citations, issues de 59 performances scéniques (soit six heures) met en scène 119 personnages dont les répliques sont celles des humoristes : Cazal (1963), Kichenin (1965), Vabois (1979, 1990), Jardinot (1989, 1990, 2011) Mangaye et Cadet (2005), Sinaman et Faubourg (2011). Notre historiographie de l'humour à La Réunion de 1804 à 2017 confirme l'hypothèse que les formes de spectacle populaires nées de la tradition orale créole sont réinvesties par les humoristes. La langue créole de l'humour, reconstruite en dix champs sémantiques et deux cents unités lexicales, révèle une clef du lexique à la croisée de la syntaxe et de la sémantique (Staudacher-Valliamée, G., 2004, 2010). Le fonds créole commun réinvesti par la scène et les nouvelles technologies de la communication identifie une classe grammaticale d'interjections, un recours humoristique à la référenciation du signe linguistique, la mise en œuvre de 50 procédés linguistiques et culturels.