Politiques des images dans les conflits armés contemporains : cas de l’insurrection de Boko Haram et de la violence urbaine liée au Primeiro Comando da Capital à Sao Paulo
Auteur / Autrice : | Corentin Cohen |
Direction : | Frédéric Ramel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Relations internationales |
Date : | Soutenance le 07/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Valérie-Barbara Rosoux |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Ramel, Anna Leander, Roland Bleiker, Gabriel de Santis Feltran, Marc-Antoine Pérouse de Montclos | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anna Leander |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse cherche à mieux comprendre le rôle de la dimension visuelle dans les conflits contemporains en produisant des données empiriques sur les images, leur production, leur circulation et leurs réceptions dans deux cas d’études. Ces deux cas sont les confit urbain autour du trafic de drogue et du Primeiro Comando da Capital à Sao Paulo, et celui de l’insurrection de Boko Haram au Nigéria, Tchad et Cameroun. Cette approche montre que les conflits sont l’objet de controverses sur leurs définitions. Les acteurs de ces conflits tentent tous d’imposer des cadrages (framing) et interprétations de la situation en se servant des images. Quand les acteurs ne produisent pas d’images, ils sont forcés de proposer des interprétations de ces images. Pour montrer le rôle des images dans les controverses des deux conflits étudiés, deux concepts ont été élaborés. Le premier est celui de régime d’images qui correspond à des modes de fonctionnement de ces images permettant d'expliquer leur pouvoir sur les controverses. Ce concept est appliqué aux deux cas pour montrer les dynamiques visuelles propres à chaque conflit. Dans le cas de Boko Haram, nous identifions deux régimes, dont l’un a internationalisé le conflit. A Sao Paulo, les régimes d’images identifiés construisent les positions au sein de la controverse sur la violence. La thèse fait aussi l’hypothèse d’un capital esthétique des groupes armés qui pourrait être converti en capital militaire. Nous validons cette hypothèse en montrant le rôle de ce capital pour Boko Haram et le PCC. Les deux groupes s’efforcent de reprendre les codes visuels de l’Etat islamique pour manifester leur antagonisme politique.