Thèse soutenue

Tester la conjecture de Curie-de Gennes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Fatima Rida
Direction : Cyrille TrainGhenadie Novitchi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie physique moléculaire et structurale
Date : Soutenance le 11/10/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire national des champs magnétiques intenses (Grenoble ; Toulouse ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Milet
Examinateurs / Examinatrices : Jeanne Crassous, Geert Rikken
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Rosa, Narcis Avarvari

Résumé

FR  |  
EN

“La vie ne produit pas de corps symétrique”L. Pasteur. Briser la symétrie-miroir est un sujet fascinant qui revêt un rôle crucial en physique, en chimie et en biologie.Le but ultime de cette étude est de démontrer expérimentalement la conjecture de Curie de-Gennes. Cette hypothèse a été proposée pour la première fois par P. Curie 1894 et plus tard développée par De-Gennes. Elle indique qu’il est possible de générer une dissymétrie (excès énantiomérique (e.e.)) en soumettant un mélange racémique à l'influence combinée de champs magnétique et électrique colinéaires. Une telle influence modifie la cinétique du système : selon l'orientation relative des champs magnétique et électrique, l'un des énantiomères est formé plus rapidement que l'autre en raison d’une énergie d'activation inférieure (Ea). Une telle influence a été ultérieurement appelée « faussement chirale » par Barron. Pour démontrer expérimentalement cette conjecture, deux expériences différentes ont été développées :1) La cristallisation énantiosélective d'un réseau de coordination chiral sous des influences physiques externes (champ magnétique ou force de rotation) par diffusion lente. Un petit e.e. est supposé être créé puis amplifié par la croissance des cristaux à l'interface solvant/vapeur d'éthanol. Dans cette expérience, nous avons constaté que la démonstration de conjecture de Curie de Gennes est difficile à atteindre en raison de la forte dispersion de la moyenne des valeurs du e.e. obtenues et de la faiblesse de l'effet attendu.2) La création d'un e.e. dans un atropisomère racémique d’un cristal liquide à base de biphényle en appliquant des champs magnétique et électrique (anti) parallèles. Un arrangement supramoléculaire hélicoïdal des molécules de biphényles dans la phase nématique augmentera le signal lié à la présence d’un e.e. à un niveau mesurable. Au cours de cette seconde expérience, nous avons observé expérimentalement un e.e des dérivés à base de biphényle induit par une combinaison (anti)parallèle de champs magnétique et électrique. Cet excès dépend linéairement du produit des champs magnétique et électrique et l’ordre de grandeur des résultats observés expérimentalement correspond aux estimations théoriques. Compte tenu des résultats obtenus, sous réserve d’ultimes vérifications, cette expérience constitue une démonstration expérimentale convaincante de la conjecture Curie de-Gennes.