Rôle de la surdité précoce et de la langue des signes dans la plasticité fonctionnelle du champ visuel
Auteur / Autrice : | Chloé Stoll |
Direction : | Olivier Pascalis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | PCN - Sciences cognitives, psychologie et neurocognition |
Date : | Soutenance le 29/11/2017 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Barone |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Peyrin, Richard Palluel-Germain | |
Rapporteur / Rapporteuse : Francesco Pavani |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’expérience sensorielle précoce atypique ou l’expertise dans un domaine sont des phénomènes connus pour modifier certains aspects du traitement visuel. La surdité précoce profonde et la pratique de la langue des signes pourraient ainsi être deux sources distinctes de modulation du traitement visuel. Cette thèse s’intéresse à déterminer l’impact respectif de la surdité et de l’impact de la langue des signes dans le traitement de l’espace visuel périphérique et le traitement des visages et des expressions faciales. Ces processus ont été choisis puisqu’ils sont sollicités dans la communication en langue des signes. En effet, les signes de paroles sont perçus par le champ visuel périphérique inférieur et il est en même temps nécessaire de porter une attention particulière au visage de son interlocuteur qui délivre des informations syntaxiques, grammaticales ou encore affectives indispensables à la compréhension du discours.Pour cela, une première série d’études explore l’effet de la surdité et de la langue des signes sur le traitement visuel périphérique et notamment dans l’espace périphérique inférieur. Les résultats montrent que la pratique de la langue des signes chez les entendants peut influencer des aspects spécifiques du traitement visuel de l’espace inférieur et que principalement la rapidité du traitement visuel de bas niveau. La deuxième série d’études explore l’effet de la surdité et de la langue des signes sur le traitement des visages et notamment la reconnaissance des visages et des expressions faciales. Les résultats montrent des différences dans la stratégie d’exploration des visages pour la reconnaissance des visages chez les sourds signeurs avec un effet de la pratique de la langue des signes dans les mécanismes de prise de décision de reconnaissance des visages. Enfin, la surdité associée à la pratique de la langue des signes ne semble pas affecter les seuils de catégorisation d’émotions. Les résultats de nos six études enrichissent la littérature actuelle sur la plasticité sensorielle chez les personnes sourdes signeuses et illustrent l’importance de contrôler systématiquement l’effet de la langue des signes puisqu’elle semble induire des modifications dans le traitement visuel qui lui sont propres. Mots clés : Surdité, langue des signes, plasticité visuelle, périphérie visuelle, reconnaissance des visages, reconnaissances des émotions