Analyse socioéconomique du «phénomène de don en retour» : les footballeurs africains en Europe et l'aide à leurs communautés d'origine
Auteur / Autrice : | Ernest Yeboah Acheampong |
Direction : | Michel Raspaud, Malek Bouhaouala |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ingénierie de la Cognition, de l'interaction, de l'Apprentissage et de la création |
Date : | Soutenance le 02/06/2017 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Sport et environnement social (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Sobry |
Examinateurs / Examinatrices : James Esson, Stanislas Frenkiel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Lanfranchi |
Mots clés
Résumé
L’accroissement du déplacement des footballeurs professionnels de l’Afrique vers les ligues européennes, observé dès les années 1990, a transformé la migration du travail du football. En retour, cela a aussi eu un impact sur les revenus des footballeurs africains, leur statut social, et leur relation avec leurs communautés d’origine en termes de soutien socioéconomique. Cette recherche se focalise sur ce sujet en s’appuyant sur la compréhension de l’évolution du football professionnel africain, des itinéraires de migration des joueurs, afin d’expliquer le « phénomène de don en retour » (PDR) lié à la relation entretenue avec leurs communautés d’origine. Elle examine le rôle des facteurs économiques et non économiques qui orientent la manière dont les footballeurs africains donnent en retour à leurs familles, leurs proches, leurs communautés. Celui-ci peut être déterminé dans le but d’un retour sur investissement, par l’influence des valeurs communautaires, des normes, par l’intégration à des réseaux sociaux ou des réseaux institutionnalisés relatifs à l’émigration des footballeurs. En d’autres termes, l’analyse de leur don en retour doit être basée sur la combinaison de facteurs sociaux, culturels et économiques. Aussi, cette recherche mobilise une approche interdisciplinaire à partir du modèle théorique d’analyse de la socio-économie. La méthodologie de Weber contribue à le faire, par l’analyse de l’action de don en retour des footballeurs. Celui-ci est généralement considéré comme la contribution sociale des joueurs, et leurs communautés attendent de recevoir quelque chose de la part des joueurs professionnels africains émigrés ayant réussi financièrement. L’étude est basée sur une enquête qualitative auprès de trente-deux footballeurs professionnels africains incluant aussi des biographies et autobiographies d’autres footballeurs africains. Les résultats montrent que les comportements des footballeurs africains migrants, en termes de don en retour, dépendant de leurs justifications qui sont basées sur des logiques d’intérêt économique, social et culturel.La recherche révèle trois résultats majeurs :1) Une évolution spécifique du football africain et de la perception du football professionnel par les communautés. On identifie une périodisation en trois phases, montrant l’évolution des familles, des structures du football et des stratégies de migration : a) une vision controversée du football (années 1980) : football vs scolarisation ; b) une vision partagée du football (années 1990) : passage progressif d’une activité sociale à une activité professionnelle ; et 3) le football professionnel comme opportunité (années 2000).2) Trois types d’itinéraires migratoires de joueurs qui sont liés à leurs stratégies, aux réseaux mobilisés, et aux ressources disponibles : a) ressources collectives, b) réseaux formels, et c) les ressources individuelles.3) Une typologie du « phénomène de don en retour » (PDR) du footballeur africain migrant concernant les comportements socio-économiques : a) familial hybride, b) familial croisé proche, c) familial partagé, d) familial de l’ombre, qui influencent leurs types d’investissements dans les communautés. D’autre part, certains projets de joueurs tendent à soutenir le développement régional et national de leurs communautés. Toutefois, les joueurs migrants africains doivent gérer et protéger leur réputation et leurs ressources sportives en les utilisant intelligemment et en effectuant de bonnes actions pour leurs communautés, amis et autres au-delà du continent.