Thèse soutenue

Inventivité habitante et ingénierie territoriale : l’habitabilité à l’épreuve d’une enquête réalisée en bureau d'étude

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Auteur / Autrice : Adrien Balocco
Direction : Romain Lajarge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du territoire
Date : Soutenance le 04/10/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Olivier Lazzarotti
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Allagnat, Marie-Christine Fourny, Anthony Pecqueux
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurie Guimond, Éric Chauvier

Résumé

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Ce travail de doctorat analyse la question du traitement de l’inventivité habitante au sein d’un bureau d’étude. L’inventivité habitante se définit par les pratiques réalisées par des habitants et détournant des normes socio-spatiales. Elles sont des modifications incrémentales et fragmentées qui participent au processus d’habitabilité. Cette thèse a pour particularité de construire un dialogue entre le monde de l’action au sein d’un bureau d’étude en aménagement du territoire et les sciences territoriales. La problématique de la thèse fait d’ailleurs référence à cet enjeu. Elle questionne la manière dont l’ingénierie territoriale a la capacité d’améliorer l’habitabilité des territoires par l’inventivité habitante.L’auteur s’appuie sur un socle théorique pragmatique et interactionniste autour des questions de l’habiter et des contraintes spatiales. Il définit l’inventivité habitante à partir d’une critique des œuvres de Michel De Certeau, notamment L’invention du quotidien, de la notion de bricolage développée par Claude Lévi-Strauss ou encore la mètis des hellénistes Détienne et Vernant. Sur les terrains d’études du cabinet de conseil, l’auteur a recherché, observé et analysé les inventivités habitantes. La profusion des terrains d’études (Communauté de Communes de Miribel et du Plateau, Aurillac, le département du Gard, etc.) a permis d’observer une grande diversité de pratiques inventives. Après une analyse quantitative, l’auteur a proposé une inventivité habitante type : des habitants se constituent en groupe(s) afin de combler un manque à l’échelle de la rue, où ni internet ni l’action publique n’ont un rôle. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de l’économie collaborative, durant un an ou une demi-journée. Cette inventivité détourne les normes socio-spatiales en vigueur sur le territoire.A partir d’une analyse fine de l’inventivité habitante, l’auteur a travaillé sur les relations existantes avec l’habitabilité et l’ingénierie territoriale. Il affirme que l’inventivité habitante améliore l’habitabilité. Par ce postulat, il a mis en avant le processus d’émancipation comme une condition de l’habitabilité. Toute une série d’actions publiques locales ont été analysées afin d’identifier les possibilités de l’ingénierie territoriale. Enfin, l’auteur invite au débat dans un dernier chapitre, où il propose des méthodes pour une ingénierie territoriale de l’habitabilité