Thèse soutenue

Les habitations Galliffet de Saint Domingue, un exemple de réussite coloniale au XVIIIe siècle (fin XVIIe siècle-1831)
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Auteur / Autrice : Néba Fabrice Yale
Direction : Gilles Bertrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 29/05/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe
Jury : Président / Présidente : Érick Noël
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Bertrand, Alain Belmont, Bernard Gainot
Rapporteurs / Rapporteuses : Arlette Gautier

Résumé

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L’île de Saint-Domingue a gravé pour toujours dans la mémoire collective le souvenir de l’esclavage des noirs. Mais l’histoire de cette île ne se résume pas au malheureux sort des milliers d’Africains transportés dans cette colonie où ils furent réduits à n’être que des instruments de travail. Elle est aussi et avant tout l’histoire de ces nombreux Européens, avides de richesses, qui s’y ruèrent dans le but, soit d’acquérir une fortune qu’ils avaient du mal à se faire en métropole, soit d’accroître un potentiel déjà acquis. Les Galliffet dont nous nous proposons d’étudier l’expérience à travers cette recherche font partie de la seconde catégorie.Vers la fin du XVIIe siècle, ils acquéraient à Saint-Domingue par le biais Joseph de Galliffet (Gouverneur de Saint-Domingue de 1700 à 1703), leur premier bien situé à la Petite Anse dans la Plaine du Nord. Un siècle plus tard, ils étaient propriétaires de plusieurs milliers de carreaux de terres et de cinq habitations prospères, comptant un millier d’esclaves et dont les revenus les hissèrent au sommet d’une des plus grandes fortunes coloniales de l’île, mais aussi de France. L’histoire des Galliffet, si elle ne diffère pas trop de celle de bien d’autres planteurs, dont certains ont déjà fait l’objet de travaux (les Cottineau, les Noé, les Laborde, les Beauharnais), fascine en de nombreux points qui nous interpellent. Ainsi nous nous intéresserons à leur mode d’accession aux habitations, à l’organisation du travail sous la houlette du gérant, Nicolas Odelucq, de même qu’à sa façon de mener ‘’le cheptel humain’’ chargé des travaux. Nous nous pencherons également sur le rendement des plantations après leur rachat par les Galliffet. Par ailleurs, il courait à Saint-Domingue l’expression suivante : « heureux comme les esclaves à Galliffet ». Un bref rappel des conditions de vie des esclaves ne sera donc pas exclu, même si la question a, semble-t-il, déjà été évoquée dans une étude plus générale sur les habitations de la Plaine du nord par Karen Bourdier dans sa thèse soutenue en 2005 ou encore par Elyette Benjamin-Labarthe et Éric Dubesset dans un ouvrage commun. Le travail dans son ensemble sera basé sur des documents d’archives contenant des livres de comptes, des actes notariés de vente ou de conclusion de partenariat entre les Galliffet et leurs associés. On y étudiera aussi la correspondance personnelle des Galliffet avec leur gérant, dont nous attendons de précieux renseignements; notamment sur la vie quotidienne des habitations. Une série d’inventaires réalisés sur celles-ci dans les années 1770, 1780 et 1790, nous informeront sur les maladies des esclaves, leur taux de natalité et de mortalité, la division des tâches quotidiennes sur les différentes habitations. Enfin, il sera aussi question de voir les effets des révolutions (française et haïtienne) sur l'avenir des habitations Galliffet.