Le Revenu de Solidarité Active (RSA) au prisme de ses catégories formelles : pour une évaluation critique du dispositif
Auteur / Autrice : | Elie Chosson |
Direction : | Bruno Lamotte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 13/10/2017 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en économie de Grenoble |
Jury : | Président / Présidente : Michel Rocca |
Examinateurs / Examinatrices : Évelyne Serverin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Jean Legendre, Richard Sobel |
Mots clés
Résumé
Le Revenu de Solidarité Active (RSA) a suscité un vif intérêt dans la communauté scientifique, mais son évaluation s'est focalisée sur son impact sur les taux de retour à l'emploi et sur la pauvreté laborieuse. Dans ce contexte, la thèse construit une évaluation critique du dispositif: nous montrons son incapacité à prendre en charge la position contradictoire dans laquelle sont placés les bénéficiaires. Ceux-ci sont en effet confrontés à des conditions de valorisation de la force de travail structurellement difficiles, et dans le même temps le dispositif organise, par différents moyens, la centralité de l'emploi. Dans le premier temps de la démonstration, la thèse met en discussion les catégories de travail construites par le marxisme critique de Moishe Postone et par Hannah Arendt. Grâce à cette démarche théorique nous comprenons que le RSA redéfinit les statuts d'activité des bénéficiaires autour d'une mise en scène de la nécessité du retour au travail. En parallèle, nous sommes amenés à saisir théoriquement et empiriquement la place contradictoire du travail dans le capitalisme contemporain: source de la richesse sociale certes, mais également ébranlé par des conditions de valorisation de la force de travail toujours plus difficiles. Dans le second temps de la démonstration, nous mettons en œuvre le suivi d'une cohorte de ménages bénéficiaires dans le département de l'Isère entre 2010 et 2012. L'analyse descriptive et la modélisation des mobilités et des trajectoires nous conduisent à constater l'extrême diversité des parcours individuels. À côté des usages transitoires du dispositif qui sont majoritaires, nous constatons que les parcours sont heurtés, et lorsqu'ils montrent une stabilité c'est souvent au profit d'un maintien dans les marges du marché du travail. Nous illustrons l'incapacité du RSA à rassembler, derrière l'emploi comme standard uniforme, la grande diversité des bénéficiaires.