Geste et instrument dans la musique électronique : organologie des pratiques de création contemporaines
Auteur / Autrice : | Baptiste Bacot |
Direction : | Marc Chemillier, Nicolas Donin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique, histoire et société |
Date : | Soutenance le 18/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche et coordination acoustique musique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Yves Citton |
Examinateurs / Examinatrices : Blandine Bril, Christophe Pirenne, Victor Alexandre Stoichită, Caroline Traube |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les moyens technologiques de la musique électronique reconfigurent les pratiques musicales. Du fait des procédures de computation et d’automation inhérentes aux machines qui médiatisent le phénomène sonore, ces moyens ont notamment la particularité d’introduire une rupture dans le rapport causal entre le geste instrumental et le son produit. Que signifie alors jouer de la musique électronique ? Comment comprendre ici les concepts de geste et d’instrument de musique qui sont traditionnellement mobilisés pour analyser les pratiques musicales ?Pour répondre à ces questions, nous avons mené entre 2010 et 2016 un travail de terrain auprès de musiciens professionnels dans des contextes musicaux variés : musique savante avec électronique en temps réel, performance audiovisuelle et musique électronique populaire. Cette approche, focalisée sur l’instrument, permet de questionner la matérialité des pratiques électroniques en la plaçant au premier plan, par-delà les esthétiques musicales. Ce travail consiste donc en une « enquête organologique » sur les pratiques des musiciens ou des groupes suivants : Robert Henke, Alex Augier, Brain Damage, High Tone, Pierre Jodlowski, Jesper Nordin, John MacCallum et Teoma Naccarato, Nicolas Mondon, Greg Beller et le collectif Unmapped. La méthode ethnographique permet de circonscrire l’usage particulier des technologies musicales à différents moments du processus de création : conceptualisation de l’œuvre, collaboration technique, réalisation artistique et performance scénique. À partir de l’analyse de l’activité musicale au prisme des configurations instrumentales, nous proposons une typologie des instruments électroniques dont le critère de classification est le geste, unique résidu du modèle acoustique de l’interaction instrumentale. L’activité corporelle permet donc d’ordonner la diversité matérielle des technologies musicales en même temps qu’elle constitue un vecteur stratégique d’expression de l’interaction instrumentale.