Thèse soutenue

Les confréries d'Avignon. De la religion civique à l'identité urbaine (XIVe et XVe siècles)

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Auteur / Autrice : Zhao Lv
Direction : Jacques Chiffoleau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisation
Date : Soutenance le 16/12/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Mathieu Arnoux
Examinateurs / Examinatrices : Clément Lenoble, Marilyn Nicoud
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Moulinier

Mots clés

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Résumé

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À la suite des catastrophes aux XIVe et XVe siècles et notamment de l’arrivée et du départ de la Cour pontificale, la population immigrée, d’origines diverses, devient la majorité des habitants d’Avignon. La communauté urbaine connaît des transformations à la fin du Moyen Âge. Après une déconstruction des définitions traditionnelles de la « religion civique » et de l’« identité urbaine », notre recherche, comptant sur la notion récente de « citadinité » et les sources manuscrites – les statuts des confréries, leurs registres de gestion et des comptes et les testaments d’Avignonnais –, explore comment les confréries forgent la religion civique et de quelle manière l’identité urbaine est marquée par les initiatives des citadins.Sous l’autorité de l’Église, les Avignonnais ont fondé presque une centaine de confréries aux XIVe et XVe siècles. Ces dernières groupent, généralement sans mettant de critère social, des citadins aux profils variés et assument des fonctions multiples qui favorisent l’intégration de leurs membres dans une vie urbaine. Le gouvernement de « simi-consulat » des confréries, ses correspondances avec le régime du gouvernement communal, provoque une citadinisation des habitants dans un niveau politique. La multiplicité des ressources et des dépenses entraîne les confréries dans l’économie de la ville. La dévotion collective, centrée sur le culte de(s) saint(s) patron(s) et la commémoration des morts, revèle la présence des communautés confraternelles dans la ville. Aux côtés des les charités vers l’extérieure, les groupements confraternels, grâce à un système efficace d’entraide, contribuent à l’installation des nouveaux arrivants et aident les Avignonnais à résister à la précarité de la vie urbaine. En pratiquant la moralisation et la punition, les confréries intègrent les individus dans leurs communautés et constituent des lieux de sociabilité dans lesquels la moralité personnelle et la paix avec les autres suscitent l’assimilation et la citadinisation. Grâce à la dévotion collective, les confréries ne nourrissent pas seulement une religion civique caractérisée par la diversité des cultes des saints, laquelle dote le temps urbain des rythmes variés. En suscitant des déplacements individuels et collectifs, elles étendent également les réseaux de sociabilité des individus et diluent les délimitations de l’espace urbain. Dans l’ensemble, les confréries, en façonnant les relations sociales entre les personnes et les liens entre les citadins et la ville, contribuent à la formation de la religion civique et de l’identité urbaine.